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samedi 27 décembre 2014
With A Little Help Of My Friends Joe Cocker
Le vieux Joe vient de lacher la rampe,
Il nous reste les disques et les vidéos et cette voix travaillée à la clope et au Jack Daniels.
A lire la nécro de Joe Cocker dans la mini zone de Siné ( En cliquant sur Bob Siné en pas de page)
Cuba ou la métamorphose des cloportes
- En ont-ils eu, nos politiques lécheurs du Qatar esclavagiste, du Maroc obscurantiste, de l’Arabie saoudite misogyne et adepte des décapitations, de l’Ukraine aux ministres néo-nazis, des mots assez durs contre Cuba.Puis, surprise, le président des USA change de ton.Aussitôt, nos cloportes lui collent au train.Rama Yade, salue le « rétablissement des relations diplomatiques » entre Cuba et les Etats-Unis, un « événement historique qu’on retiendra au bilan de la présidence » (pas celle de Sarkozy dont elle fut ministre).
Claude Bartolone, président PS de l’Assemblée nationale approuve : « Je salue la réconciliation des peuples américain et cubain, une belle révolution ».Nicolas Dupont-Aignan soutient cette évolution (après avoir soutenu à Béziers un Ménard qui fit de RSF une machine de guerre contre Cuba).Pour François Bayrou : « cela montre une chose extraordinaire : les hommes peuvent parfois changer le cours de l’Histoire ».Hervé Gaymard, ex-ministre UMP salue « Un événement majeur. Barack Obama a eu beaucoup de courage » (contrairement à Sarkozy !).François Hollande qui a souscrit à toutes les mesures anti-cubaines et jusqu’à la punition de la BNP par les USA il y a peu, a déclaré : « Je trouve dommage qu’on ait attendu aussi longtemps, mais c’est bien ».Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a également salué le rapprochement entre Washington et La Havane.Hervé Mariton, UMP, remarque qu’il « faut savoir tourner la page à l’égard d’un pays, d’une population qui ont énormément souffert ».
Jack Lang est le meilleur. Alors qu’une rumeur dit que Barack Obama pourrait se rendre sur l’île, il se précipite pour limiter les dégâts : « J’estime que François Hollande doit aller à Cuba ».Par allégeance envers les USA, aucun président français n’a visité Cuba depuis la révolution de 1959. Et si Fidel Castro est venu en France, sous la présidence de François Mitterrand, il le doit à son amie Danielle Mitterrand qui lui fit en public un baiser qui ne lui a jamais été pardonné par la classe politico-médiatique.Regardons-les : ils approuvaient hier les USA quand ce pays faisait le contraire de ce qu’il fait aujourd’hui... et qu’ils s’empressent d’approuver.Demain, si un successeur d’Obama en revient aux menaces, ils applaudiront illico comme des marionnettes dont les fils sont tirés depuis Washington.
vendredi 26 décembre 2014
jeudi 25 décembre 2014
UNE PETITE FILLE chante Brassens LE BISTROT
Une chanson un peu salace du grand Georges interprétée par une petite voix innocente :
A écouter !
Les paroles :
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris,
Sur un' place,
L'est un vieux bistrot
Tenu pas un gros
Dégueulasse.
Si t'as le bec fin,
S'il te faut du vin
D' premièr' classe,
Va boire à Passy,
Le nectar d'ici
Te dépasse.
Mais si t'as l' gosier
Qu'une armur' d'acier
Matelasse,
Goûte à ce velours,
Ce petit bleu lourd
De menaces.
Tu trouveras là
La fin' fleur de la
Populace,
Tous les marmiteux,
Les calamiteux,
De la place.
Qui viennent en rang,
Comme les harengs,
Voir en face
La bell' du bistrot,
La femme à ce gros
Dégueulasse.
Que je boive à fond
L'eau de tout's les fon-
tain's Wallace,
Si, dès aujourd'hui,
Tu n'es pas séduit
Par la grâce.
De cett' joli' fé'
Qui, d'un bouge, a fait
Un palace.
Avec ses appas,
Du haut jusqu'en bas,
Bien en place.
Ces trésors exquis,
Qui les embrass', qui
Les enlace ?
Vraiment, c'en est trop !
Tout ça pour ce gros
Dégueulasse !
C'est injuste et fou,
Mais que voulez-vous
Qu'on y fasse ?
L'amour se fait vieux,
Il a plus les yeux
Bien en face.
Si tu fais ta cour,
Tâch' que tes discours
Ne l'agacent.
Sois poli, mon gars,
Pas de geste ou ga-
re à la casse.
Car sa main qui claqu',
Punit d'un flic-flac
Les audaces.
Certes, il n'est pas né
Qui mettra le nez
Dans sa tasse.
Pas né, le chanceux
Qui dégèl'ra ce
Bloc de glace.
Qui fera dans l' dos
Les corne' à ce gros
Dégueulasse.
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris,
Sur un' place,
Une espèc' de fé',
D'un vieux bouge, a fait
Un palace.
Du pauvre Paris,
Sur un' place,
Une espèc' de fé',
D'un vieux bouge, a fait
Un palace.
Note de lecture
Les chaussures italiennes d'Henning Mankell
Un très bon livre, une histoire prenante dès la première page.
Résumé :
Un très bon livre, une histoire prenante dès la première page.
Résumé :
À 66 ans, Fredrick Welin vit reclus depuis 12 ans sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de larchipel.
Depuis quune tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il sest isolé des hommes. Pour se prouver quil est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et simmerge chaque matin.
Au solstice dhiver, cette routine est interrompue par lintrusion dHarriet, la femme quil a aimée et abandonnée 40 ans plus tôt. Harriet qui se meurt dun cancer exige quil tienne une vieille promesse : lui montrer un lac forestier éloigné.
Périple peu nostalgique et ponctué de reproches. Au retour elle souhaite sarrêter chez sa fille Louise. Choc: Fredrick découvre quil est le père de Louise. Marginale, elle habite dans une caravane entourée doriginaux, dont un vieux bottier italien auquel elle commande une paire de souliers pour son père.
Commence le lent dégel intérieur du narrateur. Ses retrouvailles avec le monde des émotions humaines le poussent à rencontrer Agnès, la jeune femme quil a accidentellement amputée dun bras sain, et à obtenir son pardon.
Au solstice dété, Louise débarque avec sa mère au plus mal qui veut mourir sur lîle. La fête pour son anniversaire est un moment de magie et de réconciliation. Harriet meurt après lui avoir dit quelle na jamais aimé que lui.
Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l'amour et la rédemption.
Depuis quune tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il sest isolé des hommes. Pour se prouver quil est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et simmerge chaque matin.
Au solstice dhiver, cette routine est interrompue par lintrusion dHarriet, la femme quil a aimée et abandonnée 40 ans plus tôt. Harriet qui se meurt dun cancer exige quil tienne une vieille promesse : lui montrer un lac forestier éloigné.
Périple peu nostalgique et ponctué de reproches. Au retour elle souhaite sarrêter chez sa fille Louise. Choc: Fredrick découvre quil est le père de Louise. Marginale, elle habite dans une caravane entourée doriginaux, dont un vieux bottier italien auquel elle commande une paire de souliers pour son père.
Commence le lent dégel intérieur du narrateur. Ses retrouvailles avec le monde des émotions humaines le poussent à rencontrer Agnès, la jeune femme quil a accidentellement amputée dun bras sain, et à obtenir son pardon.
Au solstice dété, Louise débarque avec sa mère au plus mal qui veut mourir sur lîle. La fête pour son anniversaire est un moment de magie et de réconciliation. Harriet meurt après lui avoir dit quelle na jamais aimé que lui.
Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l'amour et la rédemption.
jeudi 18 décembre 2014
Trente deux ans...
Une heure plus tard tout était réglé : notre Fabienne poussait son premier cri, c'était déjà une jeune fille pressée ...
BON ANNIVERSAIRE MA GRANDE !
dimanche 7 décembre 2014
Cinoche : " A la vie"
Nous avons bien aimé.
Les Ogres de Barback - Dos miné [live]
La tournée des vingts ans des "Ogres de Barback" se terminait, hier à Montélimar et nous y étions.
Les quatre frères et soeurs Burguière ont mis le feu à l'espace Mistal, ils étaient entourés de leurs nombreux amis mais aussi de la fanfare Eyo'nlé.
Un super spectacle.
Les quatre frères et soeurs Burguière ont mis le feu à l'espace Mistal, ils étaient entourés de leurs nombreux amis mais aussi de la fanfare Eyo'nlé.
Un super spectacle.
Le dos miné par les dominants
J'finis vidé les deux pieds devant
À l'intérieur du cimetière
Fier, aujourd'hui c'est moi qu'on enterre
Éradiqué par ces rats dictant
Leurs ragots d'égouts dégoulinants
Les deux mains six pieds sous terre
Vers, aujourd'hui c'est moi votre dessert
Danse, ouvre les yeux, et chante, tant que tu peux !
Découragé par ces coups rageants
Reçus sans recommande avisant
J'ai la mise en bière amère
Clair, aujourd'hui c'est moi qui vous sers
Décédé pour des sots décidant
Qui m'ont décimé, décidément
Ça fait mal et j'ai pris cher
Vert je le suis de rage et de colère
Danse, et fume un peu, et chante, tant que tu peux !
Décomposé par ces cons, posant
Des embûches aux chemins militants
Récalcitrants de leur terre
Faire à coup sûr de nos vies un enfer
Dépassé par l'avis des passants
À fleur de peau la vie dépassant
Le contrôle de mes nerfs
Perds, dur, toute raison sur terre
Danse, tant que tu veux... et chante, tant que tu peux !
Danse, ouvre les yeux... et chante, tant que tu peux !
J'finis vidé les deux pieds devant
À l'intérieur du cimetière
Fier, aujourd'hui c'est moi qu'on enterre
Éradiqué par ces rats dictant
Leurs ragots d'égouts dégoulinants
Les deux mains six pieds sous terre
Vers, aujourd'hui c'est moi votre dessert
Danse, ouvre les yeux, et chante, tant que tu peux !
Découragé par ces coups rageants
Reçus sans recommande avisant
J'ai la mise en bière amère
Clair, aujourd'hui c'est moi qui vous sers
Décédé pour des sots décidant
Qui m'ont décimé, décidément
Ça fait mal et j'ai pris cher
Vert je le suis de rage et de colère
Danse, et fume un peu, et chante, tant que tu peux !
Décomposé par ces cons, posant
Des embûches aux chemins militants
Récalcitrants de leur terre
Faire à coup sûr de nos vies un enfer
Dépassé par l'avis des passants
À fleur de peau la vie dépassant
Le contrôle de mes nerfs
Perds, dur, toute raison sur terre
Danse, tant que tu veux... et chante, tant que tu peux !
Danse, ouvre les yeux... et chante, tant que tu peux !
samedi 6 décembre 2014
Alain hiver - Souhait - Concert
Une soirée très chaleureuse à l'espace des Collines avec Alain HIVER chantant Jean FERRAT.
Alain HIVER, auteur, compositeur, interprète, un chanteur avec de la voie et du coeur
vendredi 28 novembre 2014
La Gervanne
La Gervanne est une rivière qui prend sa source dans la vallée d'Omblèze et qui se jette dans la Drôme.
L'été, c'est un petit ruisseau qui se traverse à gué.
Mais mercredi, pour monter au Bec Pointu, pas question de traverser la Gervanne à gué, les dernières fortes précipitations l'ont transformée en un torrent tumultueux.
L'unique solution était la poutre métallique de 22 cm de large.
mardi 25 novembre 2014
Les restos du malheur
A lire sur BELLACIAO le post de René LEBRIS et les commentaires.
« Quand je donne à manger aux pauvres, on m’appelle un saint. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on m’appelle communiste »
DON HELDER CAMARA, évèque de RECIF
« Quand je donne à manger aux pauvres, on m’appelle un saint. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on m’appelle communiste »
DON HELDER CAMARA, évèque de RECIF
dimanche 16 novembre 2014
BHL philosophe de mes deux...
Pierre DESPROGES était il un visionnaire ?
En tous cas pour BHL il avait vu juste, l'histoire nous le prouve tous les jours.
mercredi 12 novembre 2014
Que maudite soit la guerre
Ne plus se retrancher derrière la
légende.
Gloire à nos glorieux
poilus, héros malgré eux d'une affreuse boucherie, d'une
barbarie absurde et inhumaine. Les roulements de tambour, les discours martiaux
ou lyriques vont nous faire croire, l'espace d'un centenaire qui ne va pas
finir, qu'il y avait de la noblesse et de la beauté dans ce charnier. Une fois
encore, les drames individuels, la souffrance des hommes au front, le désespoir
des femmes et des enfants à l'arrière, passeront au second plan derrière la
rigueur martiale.
J'entends
encore malgré moi Monsieur Antoine Prost, responsable des commémorations du
centenaire, se rengorger en déclarant de manière bien péremptoire :
« On a gagné la guerre … ! » Version des plus discutables et
usage totalement déplacé de ce « On » qui ne nous appartient pas.
La seule
certitude dans ce carnage des carnages, c'est qu'ils furent nombreux à avoir
perdu la vie ou la raison, la santé et l' intégrité physique, leur jeunesse et
leurs espoirs, leurs nuits et leurs rêves. Ceux qui en sont revenus vécurent
des cauchemars sans nom mais gardèrent par leur silence, les images effroyables
qui hantèrent leurs nuits.
Non,
messieurs les politiques, toujours prompts à exploiter la fibre nationale, à
magnifier les exploits et à vendre l'invendable, cette guerre ne fut pas
grande. Jamais l'humanité ne s'était vautrée dans autant de bassesse et de
boue, de peur et de merde, de sang et de folie. Il faut appeler un chat un
chat, messieurs les enjoliveurs de l'effroi : cette guerre est une
parfaite abjection et lorsque l'armistice résonna, l'ennemi était encore sur le
territoire français : la belle victoire que voilà !
La grande
victoire qu'une paysannerie décimée. Les campagnes françaises sacrifiées, ces
enfants envoyés à la mort pour le plaisir et la gloire de quelques généraux
dont certains hériteraient du grade de maréchaux sur des torrents de sang et de
larmes. Les bouseux envoyés dans les tranchées, terrés comme de bêtes,
suivirent docilement , nous dit-on, des instituteurs programmés pour la
revanche de 1870.
C'est
insupportable de bêtise et de d'horreur ! Jamais je ne passe dans un petit
village sans aller lire la longue et interminable liste des sacrifiés. Des
familles détruites, des vies fauchées pour un combat absurde qui dépassaient
ces pauvres gars saoulés de vin et d'alcool au moment du sacrifice suprême.
Comment
ne se sont-ils pas révoltés davantage ? Comment ont-ils accepté leur fin
si certaine ? Ce sont là les vraies questions que les cérémonies ne
poseront jamais. Si ce centenaire était enfin l'occasion de réhabiliter les
courageux, les rebelles, les visionnaires qui avaient décidé de s'opposer à ce
massacre, il ne serait pas, pour une fois, vain. La seule grandeur qui soit est de déclarer son refus de la Guerre, de cesser de
parader avec le drapeau en tête et cette Marseillaise si belliqueuse qu'elle
m'en donne la nausée. Comment être une nation prétendument civilisée avec un
hymne national aussi primaire, aussi sanguinaire ? La grandeur une fois
encore serait d'en changer les paroles pour enfin devenir vraiment la patrie
des droits de l'homme et du citoyen.
Les
défilés iront dans un tout autre sens. La gloire posthume des sacrifiés est un
bien piètre réconfort. Il n'y eut aucune grandeur dans cette guerre mais
simplement des hommes qui se sont conduits admirablement pour sauver un
camarade, pour porter secours à un blessé, pour porter le ravitaillement sous
un feu imbécile et imprécis.
La
grandeur était dans ces hommes et non dans une armée dépassée, monstrueuse,
délirante et c'est encore cette armée qui va, sabre au clair et au pas cadencé,
célébrer la plus abjecte séquence de notre histoire. C'est à vomir !
Gloire aux sacrifiés et mort à toute Guerre !
Pacifiquement
leur.
NABUM AGORAVOX
mardi 4 novembre 2014
Bourvil-Le petit bal perdu.
Pour Yvette, Marie-Andrée, Jacqueline, Catherine, Marie-Renée (la petite nouvelle)
Maurice, Alain et celles et ceux qui, peut être, vont bientôt s'y mettre...à la chanson !
Rando MJC, niveau 3 et plus...
Le tour du Gerbier, proposé par Gilbert.
Nous partons des Clots pour monter au Col Vert en passant par la cabane de Roybon. Puis une descente sur le sentier du balcon Est qui nous mène à la cabane des Clots. Et nous montons au pas de l'Oeille avant de redescendre coté Ouest et revenir par le vallon des Fauges.
Une randonnée de 17.500 km et 1175 m de D +.
mercredi 22 octobre 2014
Accident du travail ???
Un homme est mort dans un accident du travail. On ne peut que le
déplorer et s’incliner avec respect. Près de 600 victimes chaque année sont
emportées par des conditions de travail déplorables...
Autre chose est d’oublier les fonctions que cet homme occupait
(PDG du groupe Total) et le bilan de son activité professionnelle.
Il convient donc de découpler les deux dimensions.
Chaque jour en France des maçons meurent en tombant
d’échafaudages, victimes eux aussi d’accidents de travail, sans parler des
scandales des maladies dites
professionnelles... Ils
sont enterrés dans l’anonymat, le silence médiatique, l’indifférence.
Chaque jour dans le monde meurent de faim l’équivalent du nombre
d’habitants d’une ville moyenne, un enfant toutes les 7 secondes, sans que les
médias daignent y consacrer quelques mots. Rayés de la carte sans faire
« la une », ni la deux, ni la trois... Blocus médiatique sur les maux
du monde ! Ces « génocides silencieux de la misère » (Galeano)
ne rentrent pas dans le menu du latifundium médiatique. Mensonge par omission.
Ce qui choque beaucoup de citoyens depuis hier, c’est la place
démesurée et les dithyrambes consacrés au décès d’un PDG, et qui plus est, en
oubliant qui il était, et l’attitude pour le moins anti-citoyenne de son
groupe : pilleur des richesses de l’Afrique, ingérences politiques, pilier
de la « Françafrique », dégâts écologiques colossaux,
corruption
à flots, privilèges fiscaux insupportables, profits monstrueux qui profitent
surtout aux gros actionnaires, aux suceurs de sang et de sueur.
Si nous sommes, paraît-il, égaux dans la vie comme devant la mort,
la disparation d’un patron mérite certes information, mais pas « en
boucle » comme un quasi deuil national.
Je me souviens que lorsque l’un des plus grands chanteurs
français, Allain Leprest, nous a quittés, sa mort fut presque ignorée par les
grands médias et la plupart de ceux qui y firent un modeste écho n’avaient
jamais parlé de lui de son vivant.
Quant à exclure Gérard Filoche du PS, je ne saurais m’ingérer dans
les affaires d’un parti qui lui-même mérite d’être exclu... et j’en passe. Je
me retiens !
Jean Ortiz (Le Grand Soir)
dimanche 19 octobre 2014
Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah
Georges Ibrahim Abdallah entamera à la fin du mois d’octobre 2014 une trente et unième année de captivité aux mains de geôliers français. Ce combattant communiste, symbole de la résistance face à l’impérialisme et au sionisme, et ce défenseur de la cause palestinienne reste enfermé car il ne renie pas ses convictions et son engagement.
Georges Abdallah est potentiellement libérable depuis 1999, mais toutes ses demandes de libération sont bloquées par l’alliance objective de l’Etat français des Etats-Unis d’Amérique et des sionistes .
Le 30 septembre dernier une nième demande de libération a été examinée dans ce que Georges Abdallah appelle un cérémonial judiciaire . Les faits montrent année après année que la décision de sa libération ne pourra-t-être qu’une décision politique ; les juges, avocats et autres procureurs n’étant là que pour le fameux cérémonial.
Cette décision politique peut être obtenue si la mobilisation s’élargit et s’amplifie.
Depuis des années des militants agissent, notamment en France en Belgique et au Liban , pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah.
Aujourd’hui la mobilisation se développe en France comme par exemple dans les quartiers populaires , et au niveau international.
Les exemples ci-dessous illustrent la diversité de cette mobilisation.
Trois villes françaises, Calonne-Ricouart et Grenay dans le Nord et Bagnolet en banlieue parisienne, ont nommé Georges Abdallah citoyen d’honneur.
Une pétition à l’initiative du congrès national de l’union syndicale Solidaires appelant à la libération de Georges Abdallah circule et le nombre de signataires, associations, partis, individus ne cessent d’augmenter .
En juin 2014 en Allemagne à la fête du journal du parti communiste, 23 délégations internationales , dont le PCL – Parti Communiste Libanais- et le FDLP – Front Démocratique de la Libération de la Palestine- ont signé un courrier au président français pour la libération de Georges Abdallah.
Des interpellations des représentants de l’Etat français ont lieu quand l’occasion se présente comme à St Ouen contre Taubira , ministre de la justice, à Bordeaux contre Hollande président de la république française, ou à Lille contre Valls , ministre de l’intérieur.
Des manifestations ont également lieu régulièrement comme au Liban devant l’ambassade de France ou à Lannemezan où est emprisonné Georges Abdallah.
Le FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) vient de lancer une campagne internationale d’actions du 17 au 25 octobre pour la libération d’Ahmad Sa’adat, de Georges Abdallah et de l’ensemble des prisonniers palestinien. Dans le cadre de cette campagne le nom de Georges Abdallah est associé à de nombreuses initiatives à travers le monde.
Georges Abdallah est un prisonnier politique. Le combat pour sa libération est un combat politique, c’est le combat pour la libération de la Palestine.
Bagnolet – 17 octobre 2014 - Des camarades du soutien à Georges Abdallah
mardi 14 octobre 2014
Le "bulli" 2014
LE BULLI DES
AMIS DU VIEUX TILLEUL
Comme chaque
automne les Amis du Vieux Tilleul avaient préparé un « bulli » (le
pot au feu en patois dauphinois) géant, précédé, d’une ballade autour du hameau
de Saint Andéol. Une trentaine de courageux ont marché malgré un ciel bien
couvert. Mais c’est plus de 120 convives qui mettaient les pieds sous la table
pour le bulli et tout ce qui va avec.
Un grand
bravo à tous les bénévoles des Amis du Vieux Tilleul, qui par leur dynamisme et
leur bonne humeur ont su créer une
ambiance conviviale et chaleureuse.
vendredi 10 octobre 2014
jeudi 9 octobre 2014
Comment éradiquer « tout simplement » le terrorisme
Alors que nos dictateurs en herbe fourbissent leurs armes pour faire de chaque citoyen un terroriste potentiel, il apparaît qu’il existe un moyen très simple de faire cesser le terrorisme dans sa globalité, et auquel malheureusement personne ne semble vouloir recourir, ou même se souvenir : il suffirait d’ouvrir les comptes qui se trouvent dans les chambres de compensation comme Clearstream et le tour est joué. Car alors nous aurions en notre possession tous les éléments pour à la fois faire cesser le financement des terroristes « en un seul clic » et ainsi de juger des responsabilités de chacun dans ce financement.
Nous saurions alors d’où vient l’argent, et où il va.
Incroyablement simple, mais impossible à faire. Pourquoi ? C’est là que tout se complique : comme l’avait justement deviné et prouvé Denis Robert, Clearstream et les autres chambres de compensation internationales sont le centre névralgique de toute la corruption mondialisée : les prostituées, la drogue, les armes, les « dessous-de-table », etc… tout y est !
Mais alors pourquoi, dirons les naïfs, n’ouvre-t-on pas ces comptes ?
Mais c’est que tout y est on vous dit ! Si l’on ouvrait au public le contenu des fichiers informatiques présents dans ces chambres de compensation, tout s’effondrerait d’un seul coup : non seulement le terrorisme, mais aussi tous ceux qui financent le terrorisme, tous ceux qui trichent, mentent et volent seraient alors confondus par leurs mensonges. C’est-à-dire la plupart de nos hommes politiques, les plus grandes fortunes de la planète, et tout ce que la terre porte de gens malhonnêtes.
Si les lignes de comptes des chambres de compensation étaient ouvertes, on verrait apparaître en pleine lumière toutes les causes de la misère et de la souffrance des peuples, ainsi que tous les liens qui unissent cette misère et cette souffrance à la malhonnêteté de ceux qui en profitent. Nous y trouverions à la fois l’argent des évadés fiscaux (les 600 milliards qui manquent à la France) et celui des trafics de drogue, celui de la corruption des hommes politiques et celle de leurs « clients » ou « donneurs d’ordres ».
Ne seriez-vous pas intéressés de savoir que les armes utilisées par les djihadistes sont celles fabriquées et vendues par ceux-là même qui les combattent aujourd’hui ?
Ne voudriez-vous pas connaître le montant des rançons payées par la France aux terroristes, et le nom des bénéficiaires de ces rançons ? Ne seriez-vous pas étonné d’apprendre qu’une grande partie du financement des terroristes provient justement de ces rançons ?
Ou encore d’être au courant du nombre de multinationales (et de leurs noms) qui achètent du pétrole à ces mêmes groupes terroristes ? et à qui appartiennent les armées privées qui combattent sur les champs de bataille, et qui paye la solde des mercenaires engagés (il ne faut pas croire que ces gens-là se battent pour des idées !) ?
Ne voudriez-vous pas connaître le montant des rançons payées par la France aux terroristes, et le nom des bénéficiaires de ces rançons ? Ne seriez-vous pas étonné d’apprendre qu’une grande partie du financement des terroristes provient justement de ces rançons ?
Ou encore d’être au courant du nombre de multinationales (et de leurs noms) qui achètent du pétrole à ces mêmes groupes terroristes ? et à qui appartiennent les armées privées qui combattent sur les champs de bataille, et qui paye la solde des mercenaires engagés (il ne faut pas croire que ces gens-là se battent pour des idées !) ?
Les terroristes ont été créés par ceux qui les combattent, et tout y est aisément consultable dans les ordinateurs des chambres de compensation : en y cherchant bien on verrait comment les multinationales arment et forment, et financent leurs futurs ennemis avant d’envoyer ou de soutenir des groupes « contestataires » (payés, car eux non plus ne se battent pas pour des idées) pour embraser le pays, afin de justifier une intervention qui permettra de s’accaparer les ressources et de reconstruire les pays mis à feu et à sang par la guerre. En économie, on appelle cela du « gagnant/gagnant ».
Qu’on ne me refasse pas le coup du « on n’arrive pas à les maîtriser », ou « ils vont nous envahir » : ils ne sont pas plus de 50 000 hommes dit-on, et ne disposent à ma connaissance ni de grands moyens d’informations, ni de navires de guerre, ni de satellites, ni d’avions de chasse… Et ils seraient susceptibles de tenir en échec toutes les armées du monde ? Non, si les terroristes existent encore, c’est qu’ils sont utiles à certains ; et il suffirait qu’on aille voir là où l’information se trouve pour que l’on sache à qui ; et que celui qui conteste ce fait vienne me le prouver ! Les peuples se débarrasseraient alors à la fois du fléau du terrorisme, et de leurs dirigeants corrompus : c’est cela, moi, que j’appelle du « gagnant/gagnant ».
Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr
http://calebirri.unblog.fr
La mort du Che - Bernard Lavilliers Live : Escale au Grand Rex (2005)
Le 9 octobre 1967, Che Guevarra tombait sous les balles de la CIA...
mercredi 8 octobre 2014
SAILLANS, une expérience de démocratie directe
Cette commune de la Drôme, 1 200 habitants, a choisi la démocratie participative lors la dernière élection municipale. Depuis six mois, l’équipe élue propose aux citoyens de présider autrement à la destinée de leur village.
Depuis les municipales de mars dernier, un vent neuf souffle sur ce petit village de la Drôme. Le jour du scrutin, la liste collégiale « Autrement pour Saillans… tous ensemble » emportait la mairie dès le premier tour avec 56,8 % des voix. Si une bonne part de la France de gauche se prenait en pleine face le score du FN, les Saillansons arrosaient leur victoire, celle de la « démocratie participative »…
la suite dans Siné Mensuel d’octobre.
(En vente chez tous les bons marchands de journaux)
dimanche 5 octobre 2014
Imaginez un pays démocratique où les couteaux luisent la nuit
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché.
(Aragon)
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché.
(Aragon)
Imaginez un pays démocratique, où le pouvoir est issu des urnes, où les médias sont libres et où un député est assassiné chez lui, à coups de poignards, avec sa jeune compagne.
Mettons que ce pays serait l’Allemagne, ou la Norvège, ou le lointain Japon. Nos médias nous en parleraient-ils ? Bien sûr !
Imaginez qu’un député soit assassiné en Ukraine, en Russie, ou dans la lointaine Chine (un élu ouïghour du Xinjiang, par exemple).
Nos médias seraient déchaînés.
François Hollande, Emmanuel Valls et Laurent Fabius fustigeraient cet acte barbare, ce crime répugnant et ils rappelleraient que tuer un élu du peuple, c’est bafouer le suffrage universel, c’est blesser la démocratie.
Imaginons que le député assassiné soit un opposant au gouvernement vénézuélien. Le parlement européen aurait été saisi d’une proposition de vote d’une motion condamnant Nicolas Maduro comme cela fut contre Chavez quand la licence d’exploitation hertzienne de RCTV (télé putschiste) ne fut pas renouvelée.
Or, rien de tout cela ne s’est produit depuis le 1er octobre alors qu’un jeune député (27 ans) et sa compagne ont été saignés chez eux par un commando de mercenaires.
Le droit et le devoir d’informer passent après des considérations partisanes. La défense de la démocratie est à géométrie variable. La dénonciation des crimes politiques doit servir Wall Street et le CAC 40, aider à faire remonter des cotes de popularité et préparer de prochaines échéances électorales.
Nos médias, se taisent. Et quand ils parlent, ils mentent. Nos médias appartiennent à la finance.
Le Grand Soir va donc suppléer aux carences des médias qui font l’opinion et au mutisme de nos dirigeants socialistes qui regardent ailleurs quand un député socialiste d’un pays ami est exécuté avec sa compagne par des mercenaires.
Merci à nos amis journalistes de Caracas, lecteurs et collaborateurs du Grand Soir, de nous aider dans cette tâche.
Le Grand Soir.
dimanche 28 septembre 2014
Le plateau d'Emparis
Un petit compte rendu de la rando du plateau d'Emparis, deux superbes journées, bravo à tous.
Total des 2 jours: 2350 m de déniv, 43 km, 14h de marche.
Merci pour votre confiance, à bientôt.
Amicalement.
MERCI GILBERT POUR CES DEUX JOURS.
vendredi 26 septembre 2014
PEPITA
On dit, pour qualifier une vie difficile, c'est : "Une vie de chien".
Pourtant, la tienne a été belle.
Courte - huit ans, ce n'est pas beaucoup - mais belle.
Et tu n'as jamais eu de collier...
vendredi 19 septembre 2014
Note de lecture : "Insoumis" de Sélim (Etienne) BOULANGER
Quatrième de couverture :
Plus de deux millions de français ont servi en Algérie de 1954 à 1962. Seule, une quarantaine d'entre eux, tous communistes, a refusé de prendre les armes contre le peuple algérien. Ce refus leur a valu d'être condamnés par le justice militaire à deux années de prison ferme. Etienne Boulanger est de ceux là.
Cette position courageuse a été diversement vécue par la gauche française et Etienne pense encore aujourd'hui que le Parti Communiste n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités dans cette guerre.
A sa sortie de prison, il a été contraint d'être présent sur le théâtre des opérations pendant douze mois pour terminer son service militaire. Il a alors déclaré à ses chefs qu'il ferait la guerre "en touriste" avec comme seule arme son appareil photo. Pendant cette année, il a vécu toute l'horreur de cette sale guerre. il a notamment assisté malgré lui , à une séance de torture qui l'a beaucoup marqué.
Dans ce livre poignant, il ne raconte pas seulement sa sale guerre d'Algérie. Il raconte toute sa vie, toutes ses luttes.
Un titre qui résume, à lui seul, tout l'esprit de la vie d'Etienne Boulanger.
vendredi 5 septembre 2014
lundi 25 août 2014
Embrun
dimanche 24 août 2014
Islande : le Bardarbunga
L'évacuation des abords du volcan islandais Bardarbunga s'est terminée mercredi 20 août, les autorités redoutant une éruption. La région concernée est celle au nord de ce volcan situé sous le plus grand glacier d'Islande, le Vatnajökull, dont la superficie est comparable à celle de la Corse. Près de 300 personnes ont dû quitter la zone, un territoire peu habité mais fréquenté par des touristes et des chasseurs.
Les scientifiques considèrent le Bardarbunga comme suffisamment dangereux, s'il entre en éruption, pour perturber le trafic aérien dans le nord de l'Europe et dans l'Atlantique-Nord. Au-delà des risques de perturbations pour le trafic aérien, une éruption pourrait provoquer des inondations et des dégâts matériels.
L'évolution du Bardarbunga impossible à prédire
Jacques-Marie Bardintzeff, vulcanologue et enseignant dans les universités de Cergy-Pontoise et Paris-Sud Orsay, décrit les différents scénarios du réveil du Bardarbunga : le volcan peut se rendormir ou au contraire entrer en éruption, de façon plus ou moins violente.
L'an dernier nous sommes passés à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de ce volcan, nous avons couché au refuge de Nyidalur (photo).
Note de lecture
CANAL MUSSOLINI de Antonio PENNACCHI
L'histoire d'une famille paysanne italienne au début du XXème siècle, la montée du fascisme, son influence dans la petite paysannerie exploitée par les grands propriétaires aristocrates. Ça foisonne de personnages, tous plus hauts en couleur les uns que les autres. Il faut presque venir à bout des 600 pages pour découvrir qui est le narrateur. Un bouquin passionnant.
mardi 19 août 2014
Dangereux Vassiliu
Le rêve d’un temps où le fric
ne ferait plus la loi
« DANGEREUX, ces gens-là sont dangereux ». Le titre de l'album de Pierre Vassiliu résume sa colère à l'égard des malades du pouvoir, des marchands d'armes, des médias qui bidouillent, des gouvernants qui leurrent les chômeurs… Il cogne sec, comme ça lui vient, et ajoute à l'adresse de l'auditeur : « C'est bien vous qui les armez, ces gens-là. » On est loin de l'image du dilettante gentiment j'm'en foutiste popularisée par les médias. Il répète, sur les antennes des télés, qu'il se considère comme communiste et que cette société ne peut plus durer. « Un paysage affreux se met en place avec des millions de chômeurs démunis, un tiers-monde affamé et des rapports humains dévastés. Cela ne peut finir que par une explosion », explique-t-il...
http://www.pierrevassiliu.com
« DANGEREUX, ces gens-là sont dangereux ». Le titre de l'album de Pierre Vassiliu résume sa colère à l'égard des malades du pouvoir, des marchands d'armes, des médias qui bidouillent, des gouvernants qui leurrent les chômeurs… Il cogne sec, comme ça lui vient, et ajoute à l'adresse de l'auditeur : « C'est bien vous qui les armez, ces gens-là. » On est loin de l'image du dilettante gentiment j'm'en foutiste popularisée par les médias. Il répète, sur les antennes des télés, qu'il se considère comme communiste et que cette société ne peut plus durer. « Un paysage affreux se met en place avec des millions de chômeurs démunis, un tiers-monde affamé et des rapports humains dévastés. Cela ne peut finir que par une explosion », explique-t-il...
http://www.pierrevassiliu.com
Salut l'artiste, merci pour toute ces chansons en particulier celle-ci, même si ce n'est pas la plus connue.
mercredi 13 août 2014
Le Mont Aiguille un texte de René MERLE
Le Mont Aiguille, tel qui nous est apparu lundi dernier, depuis le sentier du balcon Est. |
Si vous avez emprunté l'itinéraire (ouest) Grenoble-Sisteron, vous avez certainement admiré l'impressionnante silhouette de cette dent vertigineuse, placée en avant-garde détachée du Vercors : le Mont Aiguille, dont vous trouverez mille et une présentations sur le Net. Mais le propos de ce billet n'est pas une approche touristique. Je veux seulement faire partager mon sentiment sur un épisode historique qui m'apparaît très éclairant au plan de la sociabilité populaire d'antan, dans ce Trièves dauphinois déjà méridional. Voici comment les premières ascensions du Mont sont présentés par Nicolas Delacroix, dans sa Statistique du département de la Drôme, Borel, Valence, 1835.
« Chorier rapporte qu’Antoine Deville, sieur de Domjulien, capitaine de Montélimar, est le premier qui y soit monté, à l’aide de machines, le 26 juin 1492, pour complaire au roi Charles VIII ; qu’il y fut suivi par une troupe de déterminés qui se servirent d’échelles ; qu’arrivés au haut de la montagne, ils furent surpris d’y trouver une prairie agréable, arrosée d’une belle fontaine, et un troupeau de chamois ; que le hardi capitaine y demeura six jours, y fit planter trois croix, et y fit monter un prêtre pour célébrer la messe. »
Le second prêtre eut moins de chance :
« Ce roc a, du reste, cessé de mériter la dénomination d’inaccessible par deux nouvelles ascensions successives qu’y ont faites, le 16 juin et le 6 juillet 1834, plusieurs jeunes gens des communes environnantes, qui, dans la dernière, ont fait la triangulation de cette sorte de pyramide renversée, dont ils ont mesuré la hauteur et la surface prise au sommet. »
« Seconde ascension sur le Mont-Aiguille.
Les soussignés, Joseph Thiollier, curé de la paroisse de Chichilianne ; Eugène de Rochas, avocat, natif de Gap (Hautes-Alpes) ; Jean Liotard, âgé de 26 ans, habitant du village de Trezannes ; Antoine Liotard, son frère, habitant de la même commune de Trezannes ; Jean-Antoine Cotte, propriétaire, meunier à la Bâtie, commune de Gresse, certifient dans leur âme et conscience que, le 16 juin 1834, s’étant rendus, sur les dix heures du matin, au pied du Mont-Aiguille, dit Inaccessible, situé entre les communes de Chichilianne, de Trezannes et des Portes, canton de Clelles, département de l’Isère, avec des cordes, échelles et marteaux de maçon, à l’effet de se frayer une route à travers les rochers et arriver de cette manière au somment dudit mont ; qu’après avoir tenté inutilement, dans la crevasse principale située du côté du couchant, d’arriver au but désiré, ils se sont dirigés sur un autre point, au nord de ladite montagne.
C’est là que les soussignés, à l’envi et sans le secours d’aucun des instruments précités, ont gravi le rocher jusqu’à une hauteur qui peut être évaluée au quart de l’élévation totale. Les souliers cloutés rendant l’ascension périlleuse, le seul Jean Liotard, d’une force et d’une hardiesse remarquables, s’est déchaussé et à grimpé à travers les rochers, dans une direction oblique et du côté du midi, tantôt descendant, tantôt montant, et suivant un chemin que sa présence d’esprit lui a seule indiqué ; il a, quelque temps après avoir été perdu de vue, apparu à la cime des rochers et non loin du sommet du Mont-Aiguille.
C’est alors que sa voix s’est fait entendre, et qu’elle a porté la joie dans leurs cœurs, en le voyant près d’atteindre la hauteur d’un mont inaccessible depuis l’année 1492 […] Bientôt, en effet, le sommet a été franchi, et le sieur Liotard a parcouru dans tous les sens la plate-forme aux bords de laquelle il paraissait suspendu, tantôt faisant entendre au loin sa voix tonnante, tantôt, pour être mieux aperçu, précipitant avec un horrible fracas des blocs énormes du haut de la montagne. […] D’après les propres expressions de Liotard, il aurait fait le signe de la croix en mettant le pied sur le sommet du Mont-Aiguille, persuadé qu’il ne lui serait pas facile de descendre sans le secours de Dieu […] – Fait et dressé au château de Ruthières, le soir du même jour précité, 16 juin 1834. Signé E. de Rochas, Thiollier, recteur, Jean-Antoine Cotte, Antoine Liotard et Jean Liotard, qui a fait une croix pour sa signature. »
Cette expédition placée sous l'égide du notable et châtelain local, accompagné du curé, expédition à la fois réussie et ratée, avait mis en valeur la vaillance du pieux (et analphabète) jeune Liotard. Il n'en fallait pas plus pour susciter le désir de rééditer et cette fois pleinement réussir l'entreprise que seul le jeune Hercule Liotard avait menée à terme. Mais la nouvelle équipe d'audacieux, bien fournie en jeunes forces viriles et populaires, n'est pas placée sous la houlette du curé, mais sous celle de l'instituteur ! Deux mondes qui rivalisent.
« Troisième ascension sur le Mont-Aiguille » Le 6 juillet 1834, les sieurs Antoine Bouffard, maçon et charpentier ; Victor Imbert, aussi maçon ; Frédéric Laurens, Joseph Laurens, François Maurice, cultivateurs ; Honoré Durant, instituteur primaire dans la commune de Chichilianne ; Antoine Rivel, domestique ; Jean Imbert et Pierre Chancel, tous les deux domiciliés dans la commune de Treschenu (Drôme), partirent à deux heures du matin, pour se rendre, tous les neuf, sur le Mont-Aiguille, à environ 2 kilomètres de la commune de Chichilianne, point du départ. Ils avaient formé le projet d’effectuer la triangulation du sommet, qui était le but de leur voyage, et d’outre-passer, au moyen de cette opération, ce qu’avait fait leur prédécesseur, le sieur Liotard, une quinzaine de jours auparavant. De neuf qu’ils étaient, deux s’arrêtèrent à mi-chemin, et les sept autres (les sieurs Antoine Bouffard, Victor Imbert, Frédéric Laurens, Joseph Laurens, François Maurice, Antoine Rivel et Pierre Chancel), fournirent complètement leur carrière. Parvenus au sommet de la pyramide, ils se mirent à chanter la Marseillaise et à danser un rigaudon. Ensuite ils s’occupèrent de la triangulation : ils trouvèrent 900 mètres de longueur, 140 de largeur, et une hauteur de 280. Toutes leurs opérations géométriques étant achevées, ils firent une partie de boules avec des pierres. Après cette partie, ils descendirent en chantant la Colonne, et rapportant diverses fleurs cueillies sur le sommet qu’ils venaient de quitter. L’un des braves et joyeux voyageurs, le sieur Victor Imbert, arrivé, en descendant, à la moitié du mont, y fit le tour de force nommé vulgairement l’arbre droit [l'équilibre sur les mains], sur une partie de roche taillée par la nature en forme de portail. »
Si, pas plus que le curé, l'instituteur ne parvient au sommet, la fière équipe populaire victorieuse, loin de se placer sous le signe de la croix, entonne l'hymne révolutionnaire et patriotique qui avait accompagné les Trois glorieuses de 1830, ainsi que celui dédié à la colonne en voie d'érection place de la Bastille, en l'honneur des insurgés tombés au combat en Juillet. La couleur politique est clairement annoncée. Or elle s'acompagne de deux traits de sociabilité populaire masculine, ce rigaudon dansé entre hommes et sans doute chanté en "patois", et la partie de boules improvisées. Avec en prime, l'affirmation de force virile et d'audace que signe le geste de Victor Imbert.Signes que la sociabilité traditionnelle n'était pas seulement porteuse d'arriération et de fermeture.
Posté par rmerle à 00:10 - sociabilité populaire et politique - Commentaires [1] - Permalien [#]
http://merlerene.canalblog.commardi 12 août 2014
Le Pas de Berrièves
Lundi matin, avec Lili et Bernard, nous partons de la maison forestière de la Coche en direction du Pas de la Ville. Puis une descente un peu raide en direction de Gresse en Vercors pour prendre le sentier du balcon Est. Nous pique-niquons au sommet des remontées mécaniques. Nous repartons, toujours par le sentier du balcon, avec quelques passage assez exposés, pour arriver sous le Pas de Berrièves, nous trouvons une bonne montée pour franchir le Pas. Nous redescendons vers la Jasse du Play, rejoignons le GR qui nous ramène vers la bergerie de la Chau et retour par l'itinéraire aller.
Une rando assez sportive avec ses 26 km et ses 900 mêtres de dénivelé.
vendredi 8 août 2014
Entretien avec SINE
Le plus anar des révoltés du dessin de presse publie le tome 8 de ses mémoires, où il fait la part belle à la guerre d’Algérie et à ses premiers voyages à Cuba, dans les années 1960. Maurice Siné, alias Siné (dit Bob… pour les intimes), se bat contre la maladie (et la vieillesse) mais il continue de semer sa zone dans Siné Mensuel, malgré les difficultés financières. Né le 31 décembre 1928 à Paris, fils d’un ferronnier anarchiste et d’une épicière, il passe son enfance à Belleville, Ménilmontant et Barbès, quartiers populaires dont il a gardé la gouaille. Il a commencé, début 1999, à rédiger ses mémoires, qui paraissaient à peu près tous les trois mois en hors-série à l’époque de Charlie Hebdo (difficiles à trouver – le N° 7 date de 2003 et avait été repris en album chez Casterman)
Le dernier opus (en date) de ses mémoires , intitulé "Siné, ma vie, mon œuvre, mon cul : tome 8" (82 pages, 8 euros) est édité sous la forme d’un Hors série du magazine Siné mensuel.
Comment allez-vous, après tous ces pépins de santé ?
Siné Je vis au jour le jour. Après les reins et les poumons, ça branlait du manche côté œil gauche. En ce moment, ça va. Je deviens sage… Enfin, presque. Si je casse ma pipe, j’en ai plus rien à fiche. Ça ferait ch… quelques copains et ma femme, mais moi, je m’en tape. Je ne peux plus fumer ou sortir écouter du jazz, mais je picole encore. Je ne danse plus, c’est tout. Je ne voyage plus mais je reste chez moi. La mort de Cavanna m’a peiné. On se voyait peu. J’ai regretté de ne pas être allé le voir plus souvent : on dit toujours ça… Pas facile de vieillir. De Gaulle avait raison sur ce point.
Pourquoi avoir attendu onze ans pour écrire le huitième tome de vos mémoires ?
Siné Je ne sais pas trop. Il y avait des choses que j’hésitais à raconter. Des amis ont cassé leur pipe… et Charlie Hebdo, qui avait édité les sept premiers tomes, m’a viré. Je ne cessais de remettre à plus tard la suite, à procrastiner, quoi. Pourtant, ça marchait bien. Des copains ont insisté pour que je continue, dès que je leur racontais des anecdotes en buvant des coups.
Êtes-vous dans la nostalgie ou c’est pour témoigner, ces mémoires ?
Siné Non, je vous ai dit, c’est parce qu’on me le réclame que je raconte mes aventures. J’ai l’impression que tout était mieux à mon époque ; ça doit être l’âge… J’en ai rencontré des grands, de Genet à Malcolm X. Tout m’emm… maintenant. J’en suis resté au bon vieux jazz. J’ai toujours aimé conjuguer militantisme et rigolade. Du coup, les « vrais » militants ne me prenaient pas au sérieux. J’ai vraiment cru à la révolution cubaine. Avec du rhum, de la salsa, des belles filles et la justice ! C’est plus trop ça aujourd’hui… Enfin, le rhum, les filles et la salsa, oui, mais ça rigole moins dans la vie quotidienne.
Vos relations avec Cuba ont évolué, d’ailleurs…
Siné Oui, bientôt je raconterai qu’en 1970, lors d’un meeting de Gramma, sur le rôle des artistes, en bon anar, j’ai dit qu’il fallait se méfier des chefs. Un artiste, c’est un homme libre… Il doit rester vigilant. J’y suis retourné comme touriste, en 1975, mais en « résidence surveillée ». Ils avaient moyennement apprécié certains de mes dessins sexy.
Vous évoquez longuement la guerre d’Algérie et votre engagement pour son indépendance dans votre album. Le déclencheur de votre premier engagement politique, ce fut la guerre d’Algérie…
Siné Oui, la guerre d’Algérie m’a révolté. La manière dont on traitait ces gens… La guerre d’Algérie n’est pas terminée. Elle n’est toujours pas digérée.
Que pensez-vous de ce qui s’y passe, cinquante ans après ?
Siné Quel gâchis ! Je me suis engagé quatre ans pour ce peuple. Je suis allé souvent là-bas et suis longtemps resté en contact avec ce pays. Je me souviens de la disparition de Maurice Audin, puis du massacre du 17 octobre 1961. J’ai bien connu Henri Alleg. Je raconte comment j’ai apporté à Fidel Castro une lettre de Ben Bella… puis comment j’ai viré un de ses neveux de chez moi parce qu’il avait eu la main baladeuse avec ma femme (rires) ! C’est quand même incroyable que cette marionnette de Bouteflika soit manipulée comme ça et par qui ? Puisqu’on dit que ce ne sont même plus les militaires… J’ai connu une Algérie passionnante, avec des types comme à Cuba, à la fois joyeux et combatifs. Ce pays est devenu déprimant. On a l’impression qu’ils n’ont rien foutu depuis leur indépendance. Ils ne vivent qu’avec le pétrole mais n’ont créé aucune industrie : c’est ahurissant.
Vous racontez de belles anecdotes sur Malcolm X dans votre livre.
Siné Oui, notamment qu’il m’avait confié avoir commencé par militer avec Nation of Islam, créé par Elijah Muhammad – avant de se faire descendre par des sbires de Farrakhan, gourou du boxeur Mohamed Ali – pour fédérer le peuple noir. Mais qu’il avait l’intention de« marxiser » son engagement, notamment avec les Black Panthers, ce juste avant de se faire assassiner. Je ne me suis toujours pas remis de sa disparition. Nous venions de nous lier d’amitié. Il était fasciné par ma collection de disques de jazz : moi, le petit Blanc ! Ce type était passionnant.
Vous évoquez cet épisode loufoque, à Cuba, lorsque Fidel passe par la fenêtre de votre hôtel de La Havane pour vous écouter sur l’Algérie de Ben Bella. Et comme le contact s’est bien passé, des membres des services secrets cubains vous demandent de vérifier si un touriste français, de passage, ne travaille pas pour la CIA…
Siné (rires) J’ai hésité à raconter cette histoire, parce que le type est encore vivant. Le plus marrant, c’est que lorsque j’ai demandé aux Cubains pourquoi moi ? ils m’ont dit : parce que tu déconnes. Tu bois des mojitos, tu fais la fête, tu danses et dragues des filles… Alors que lui, il est trop sérieux (rires) ! C’était le contraire des critères habituels.
Après toutes ces années d’engagement, de l’Express des débuts à Révolution , avec Jacques Vergès, et Siné Massacre, dans les années 1960, puis Charlie Hebdo, dans les années 1970-1980, vous devez avoir l’impression d’assister à un retour en arrière…
Siné Oui, ça va de mal en pis. J’ai du mal à comprendre ce que les gens ont dans le crâne. Ce sont des prolos ou des chômeurs qui votent FN… On vit le crépuscule du socialisme ! Ils ne savent même plus que ce mot existe au PS, on dirait. Je reste proche des cocos et du Front de gauche. Je regrette qu’on ne s’allie pas tous : des anars aux troskos, la vraie gauche, quoi. Au lieu de quoi, ils se tirent dans les pattes. Ça ne donne pas envie de militer. Il faudrait faire la grève générale, qu’on bloque tout, comme en mai 68 ! Il y a de quoi descendre dans la rue en ce moment. J’espère que ça va se radicaliser, mais les gens ont peur de perdre leur boulot. Il faut faire céder l’État. Non, je ne me résignerai jamais, mais parfois, les bras m’en tombent quand je vois ce qui se passe.
Vous avez voté aux européennes ?
Siné J’ai voté pour contrer le FN. Je n’aime pas cette Europe du fric mais c’est pas pire que le nationalisme et le communautarisme. Il y a des députés européens qui essaient de bouger les choses.
Qu’allez-vous raconter dans le tome 9 ?
Siné J’y travaille en ce moment. Il s’agit du milieu des années soixante. Avec Cuba, encore… Et la Chine qui me vire ! Ils ont cru que je me foutais de Mao parce que je dessinais des chats dans ma correspondance… Pas de ma faute si ça veut dire Mao ! Ils ne savaient pas que les chats étaient ma marque de fabrique.
Propos recueillis par Guillaume Chérel
Comment allez-vous, après tous ces pépins de santé ?
Siné Je vis au jour le jour. Après les reins et les poumons, ça branlait du manche côté œil gauche. En ce moment, ça va. Je deviens sage… Enfin, presque. Si je casse ma pipe, j’en ai plus rien à fiche. Ça ferait ch… quelques copains et ma femme, mais moi, je m’en tape. Je ne peux plus fumer ou sortir écouter du jazz, mais je picole encore. Je ne danse plus, c’est tout. Je ne voyage plus mais je reste chez moi. La mort de Cavanna m’a peiné. On se voyait peu. J’ai regretté de ne pas être allé le voir plus souvent : on dit toujours ça… Pas facile de vieillir. De Gaulle avait raison sur ce point.
Pourquoi avoir attendu onze ans pour écrire le huitième tome de vos mémoires ?
Siné Je ne sais pas trop. Il y avait des choses que j’hésitais à raconter. Des amis ont cassé leur pipe… et Charlie Hebdo, qui avait édité les sept premiers tomes, m’a viré. Je ne cessais de remettre à plus tard la suite, à procrastiner, quoi. Pourtant, ça marchait bien. Des copains ont insisté pour que je continue, dès que je leur racontais des anecdotes en buvant des coups.
Êtes-vous dans la nostalgie ou c’est pour témoigner, ces mémoires ?
Siné Non, je vous ai dit, c’est parce qu’on me le réclame que je raconte mes aventures. J’ai l’impression que tout était mieux à mon époque ; ça doit être l’âge… J’en ai rencontré des grands, de Genet à Malcolm X. Tout m’emm… maintenant. J’en suis resté au bon vieux jazz. J’ai toujours aimé conjuguer militantisme et rigolade. Du coup, les « vrais » militants ne me prenaient pas au sérieux. J’ai vraiment cru à la révolution cubaine. Avec du rhum, de la salsa, des belles filles et la justice ! C’est plus trop ça aujourd’hui… Enfin, le rhum, les filles et la salsa, oui, mais ça rigole moins dans la vie quotidienne.
Vos relations avec Cuba ont évolué, d’ailleurs…
Siné Oui, bientôt je raconterai qu’en 1970, lors d’un meeting de Gramma, sur le rôle des artistes, en bon anar, j’ai dit qu’il fallait se méfier des chefs. Un artiste, c’est un homme libre… Il doit rester vigilant. J’y suis retourné comme touriste, en 1975, mais en « résidence surveillée ». Ils avaient moyennement apprécié certains de mes dessins sexy.
Vous évoquez longuement la guerre d’Algérie et votre engagement pour son indépendance dans votre album. Le déclencheur de votre premier engagement politique, ce fut la guerre d’Algérie…
Siné Oui, la guerre d’Algérie m’a révolté. La manière dont on traitait ces gens… La guerre d’Algérie n’est pas terminée. Elle n’est toujours pas digérée.
Que pensez-vous de ce qui s’y passe, cinquante ans après ?
Siné Quel gâchis ! Je me suis engagé quatre ans pour ce peuple. Je suis allé souvent là-bas et suis longtemps resté en contact avec ce pays. Je me souviens de la disparition de Maurice Audin, puis du massacre du 17 octobre 1961. J’ai bien connu Henri Alleg. Je raconte comment j’ai apporté à Fidel Castro une lettre de Ben Bella… puis comment j’ai viré un de ses neveux de chez moi parce qu’il avait eu la main baladeuse avec ma femme (rires) ! C’est quand même incroyable que cette marionnette de Bouteflika soit manipulée comme ça et par qui ? Puisqu’on dit que ce ne sont même plus les militaires… J’ai connu une Algérie passionnante, avec des types comme à Cuba, à la fois joyeux et combatifs. Ce pays est devenu déprimant. On a l’impression qu’ils n’ont rien foutu depuis leur indépendance. Ils ne vivent qu’avec le pétrole mais n’ont créé aucune industrie : c’est ahurissant.
Vous racontez de belles anecdotes sur Malcolm X dans votre livre.
Siné Oui, notamment qu’il m’avait confié avoir commencé par militer avec Nation of Islam, créé par Elijah Muhammad – avant de se faire descendre par des sbires de Farrakhan, gourou du boxeur Mohamed Ali – pour fédérer le peuple noir. Mais qu’il avait l’intention de« marxiser » son engagement, notamment avec les Black Panthers, ce juste avant de se faire assassiner. Je ne me suis toujours pas remis de sa disparition. Nous venions de nous lier d’amitié. Il était fasciné par ma collection de disques de jazz : moi, le petit Blanc ! Ce type était passionnant.
Vous évoquez cet épisode loufoque, à Cuba, lorsque Fidel passe par la fenêtre de votre hôtel de La Havane pour vous écouter sur l’Algérie de Ben Bella. Et comme le contact s’est bien passé, des membres des services secrets cubains vous demandent de vérifier si un touriste français, de passage, ne travaille pas pour la CIA…
Siné (rires) J’ai hésité à raconter cette histoire, parce que le type est encore vivant. Le plus marrant, c’est que lorsque j’ai demandé aux Cubains pourquoi moi ? ils m’ont dit : parce que tu déconnes. Tu bois des mojitos, tu fais la fête, tu danses et dragues des filles… Alors que lui, il est trop sérieux (rires) ! C’était le contraire des critères habituels.
Après toutes ces années d’engagement, de l’Express des débuts à Révolution , avec Jacques Vergès, et Siné Massacre, dans les années 1960, puis Charlie Hebdo, dans les années 1970-1980, vous devez avoir l’impression d’assister à un retour en arrière…
Siné Oui, ça va de mal en pis. J’ai du mal à comprendre ce que les gens ont dans le crâne. Ce sont des prolos ou des chômeurs qui votent FN… On vit le crépuscule du socialisme ! Ils ne savent même plus que ce mot existe au PS, on dirait. Je reste proche des cocos et du Front de gauche. Je regrette qu’on ne s’allie pas tous : des anars aux troskos, la vraie gauche, quoi. Au lieu de quoi, ils se tirent dans les pattes. Ça ne donne pas envie de militer. Il faudrait faire la grève générale, qu’on bloque tout, comme en mai 68 ! Il y a de quoi descendre dans la rue en ce moment. J’espère que ça va se radicaliser, mais les gens ont peur de perdre leur boulot. Il faut faire céder l’État. Non, je ne me résignerai jamais, mais parfois, les bras m’en tombent quand je vois ce qui se passe.
Vous avez voté aux européennes ?
Siné J’ai voté pour contrer le FN. Je n’aime pas cette Europe du fric mais c’est pas pire que le nationalisme et le communautarisme. Il y a des députés européens qui essaient de bouger les choses.
Qu’allez-vous raconter dans le tome 9 ?
Siné J’y travaille en ce moment. Il s’agit du milieu des années soixante. Avec Cuba, encore… Et la Chine qui me vire ! Ils ont cru que je me foutais de Mao parce que je dessinais des chats dans ma correspondance… Pas de ma faute si ça veut dire Mao ! Ils ne savaient pas que les chats étaient ma marque de fabrique.
Propos recueillis par Guillaume Chérel
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