Le décès d'Hugo Chavez a été pour le peuple
venezuélien l'occasion d'entamer une nuit de deuil. Pour des citoyens honnêtes
et des humanistes du monde entier de verser une larme de compassion. Et pour
ces mêmes médias qui diffamaient le président venezuélien de son vivant, de
s'attaquer à sa personne et à son oeuvre d'autant plus fortement depuis sa
disparition.
Atteintes à la liberté de la presse, gouvernement
autoritaire... les accusations n'en finissent pas : tentons de distinguer
le vrai du faux.
TF1 décrit Hugo Chavez, le jour de sa mort, comme
celui qui a "mis au pas la presse et la télévision". Le Figaro salue
la mort d'un "provocateur". Le Parisien évoque quatorze ans d'un
"règne" "nationaliste, populiste et autoritaire".
La palme revient à la diatribe mensongère de
Libération, soi-disant journal de gauche, qui intitule son article de
propagande : "Hugo Chavez, du putsch manqué à la dérive
autocratique".
Quelques rappels essentiels. Sur la liberté
d'expression, tout d'abord.
-Hugo Chavez a fermé, en 2002, une chaîne,
sur des centaines. Un présentateur de cette chaîne avait
appelé à tuer le président Chavez lors du coup d'Etat mené par les
Etats Unis, contre une récompense de 20.000 dollars. Imagine-t-on qu'une chaîne
qui appelerait à tuer François Hollande en France soit laissée telle quelle par
le gouvernement après cet appel au meurtre ?
-Vingt en une chaîne de
radios sur des milliers ont été fermées par l'Etat pour
la même raison.
-On reproche aussi à Chavez d'avoir nationalisé
des chaînes privées. Examinons ces nationalisations : en 2000, 2%
de l'audience des médias était contrôlée par le gouvernement. En 2010...5.4%
de cette audience était dans les mains de l'Etat. Voilà donc les
fameux crimes contre la liberté d'expression, le muselage
de la presse opéré par le tyran venezuélien.
Comparons ces chiffres à ceux de la France : alors qu'au
Venezuela, 5.4% des médias appartiennent à l'Etat, en France, 37%
des médias sont entre les mains du gouvernement ! Si le
Venezuela vit au sein d'une dictature qui étouffe la liberté de la presse,
alors nous vivons dans un totalitarisme. Cela n'a pas empêché reporters
sans frontières de classer le Venezuela 115ème pays sur 168
pour la liberté de la presse. Il y a de quoi se demander sur quoi ces critères
sont basés.
Voilà pour la presse. Parlons maintenant de démocratie.
Hugo Chavez a violé sa propre Constitution en se représentant en 2012 pour la
troisième fois, les mandats présidentiels étant limités à deux fois. Un fait
que n'ont pas manqué de pointer du doigt l'immense majorité des journaux
télévisés, des quotidiens, des chaînes de radios occidentaux...mais plutôt que
de lire ce qu'en pensent le Figaro, le New York Times, Libération ou le
Washington Post, écoutons plutôt les sages paroles de l'ancien président des
Etats-Unis, Jimmy Carter, en 2012 (qui lui ne peut pas être accusé de
propagande anti-capitaliste...) :
"Le Venezuela possède la meilleure
Constitution du monde"
Et pour cause : l'article 72
de la Constitution
propose un référendum révocatoire d'initiative populaire,
c'est-à-dire donne la possibilité au peuple, après la signature d'une pétition,
de voter la destitution de son Président. Interrogeons-nous sur nos propres
"démocraties" : que pouvons-nous faire si, demain, une majorité
décide que Hollande n'a pas sa place à la tête de l'Etat ? Nous ne pouvons
qu'attendre les prochaines élections. Dans le même cas de figure, les
Venezuéliens peuvent réclamer un vote.
Les détracteurs d'Hugo Chavez rétorqueront bien
sûr qu'une telle mesure est trop utopique pour que le gouvernement décide un
jour de la laisser appliquer. Ils ignorent sans doute qu'en 2004,
un référendum révocatoire a été demandé par pétition, et que les
chavistes l'ont emporté à 60%. A-t-on l'exemple d'un acte aussi
démocratique que celui-là en Occident ? A-t-on un seul exemple de
dirigeant européen qui déclare à son peuple : "aidez-moi à
gouverner", comme ce fut le cas de Chavez ?
Voilà pour le gouvernement autocratique.
On accuse enfin Chavez de jouer sur un mysticisme
révolutionnaire excessif autour de sa personne, qui donnerait lieu à un culte
de la personnalité stalinien de la part des Venezuéliens. Informons
les auteurs de cette nouvelle calomnie qu'en 2007, Hugo Chavez
a proposé au peuple un référendum qui permettrait au Président de se
re-présenter aux élections à l'infini : le référendum a été refusé par les
Venezuéliens : une preuve s'il en est du contrôle qu'ils gardent sur la
politique de leur pays et de leur lucidité par rapport aux événements, une
preuve que ce culte de la personnalité, qui aurait privé le peuple tout entier
de son esprit critique, n''est qu'une invention mensongère ; une preuve
aussi du caractère démocratique du régime.
Si on ne peut parler de culte de la personnalité autour
de Chavez, on peut en revanche évoquer le profond amour que lui voue la
majorité des couches populaires venzuéliennes. La cause de cet amour populaire
pour le Commandante nous aidera à comprendre pourquoi Chavez est diabolisé dans
les médias occidentaux. La pauvreté a diminuée de moitié depuis l'arrivée de
Chavez au pouvoir (24% aujourd'hui, 50% en 2000) ; la pauvreté extrême a
été divisée par trois(de 21% à 7%), et l'indigence (c'est à dire le statut de
mendiant) a complètement disparu ; le chômage est descendu à 7%.
L'analphabétisme a été éradiqué en 2006, la mortalité infantile diminuée de
moitié. Comment Hugo Chavez est-il parvenu à ce miracle économique et
social ? Tout simplement en effectuant une politique inverse que
celle de l'Europe à l'heure actuelle :
le Smic a été augmenté à de multiples reprises,
une partie des entreprises nationalisées, l'âge de la retraite descendu à 60
ans, l'accès à la santé rendu gratuit, des millions de postes de fonctionnaires
créés... le modèle socialiste venezuélien est une preuve qu'une alternative au
libéralisme, généralisé en Europe, est possible : voilà pourquoi il est
important, aux yeux des médias européens et américains, chiens de garde de
l'Empire mondialiste, de faire passer le Venezuela pour une dictature
stalinienne et liberticide. Ainsi, le citoyen occidental, trompé par ces
informations, peut commencer à penser que le seul choix possible qui puisse
exister réside entre le capitalisme ou la dictature.
Malgré l'énormité des mensonges proférés par la
majorité des journaux d'Occident, la mode est encore et toujours à la
calomnie ; à l'heure où le Venezuela est plongé dans la souffrance et le
deuil d'un être qui a combattu sa vie entière pour le droit à la vie et à la
dignité des plus humbles, la diabolisation continue de plus belle en Europe.
Dictateur, tyran, autocrate : la violence et la fausseté des insultes n'a
plus de limites, de la part de ces médias, tout comme leur capacité d'attenter
à la dignité de celui qui est d'ores et déjà surnommé par son peuple le
"Nouveau Bolivar" ou el "Libertador".
Sources : AGORAVOX
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