De G à D : Alice, Céleste, Suzanne ( sur les genoux de mamie Thé) et Louise. |
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lundi 25 août 2014
Embrun
Séjour entre filles, dans les Hautes Alpes pour Mamie Thé, avec ses deux filles et ses quatre petites filles.
dimanche 24 août 2014
Islande : le Bardarbunga
L'évacuation des abords du volcan islandais Bardarbunga s'est terminée mercredi 20 août, les autorités redoutant une éruption. La région concernée est celle au nord de ce volcan situé sous le plus grand glacier d'Islande, le Vatnajökull, dont la superficie est comparable à celle de la Corse. Près de 300 personnes ont dû quitter la zone, un territoire peu habité mais fréquenté par des touristes et des chasseurs.
Les scientifiques considèrent le Bardarbunga comme suffisamment dangereux, s'il entre en éruption, pour perturber le trafic aérien dans le nord de l'Europe et dans l'Atlantique-Nord. Au-delà des risques de perturbations pour le trafic aérien, une éruption pourrait provoquer des inondations et des dégâts matériels.
L'évolution du Bardarbunga impossible à prédire
Jacques-Marie Bardintzeff, vulcanologue et enseignant dans les universités de Cergy-Pontoise et Paris-Sud Orsay, décrit les différents scénarios du réveil du Bardarbunga : le volcan peut se rendormir ou au contraire entrer en éruption, de façon plus ou moins violente.
L'an dernier nous sommes passés à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de ce volcan, nous avons couché au refuge de Nyidalur (photo).
Note de lecture
CANAL MUSSOLINI de Antonio PENNACCHI
L'histoire d'une famille paysanne italienne au début du XXème siècle, la montée du fascisme, son influence dans la petite paysannerie exploitée par les grands propriétaires aristocrates. Ça foisonne de personnages, tous plus hauts en couleur les uns que les autres. Il faut presque venir à bout des 600 pages pour découvrir qui est le narrateur. Un bouquin passionnant.
mardi 19 août 2014
Dangereux Vassiliu
Le rêve d’un temps où le fric
ne ferait plus la loi
« DANGEREUX, ces gens-là sont dangereux ». Le titre de l'album de Pierre Vassiliu résume sa colère à l'égard des malades du pouvoir, des marchands d'armes, des médias qui bidouillent, des gouvernants qui leurrent les chômeurs… Il cogne sec, comme ça lui vient, et ajoute à l'adresse de l'auditeur : « C'est bien vous qui les armez, ces gens-là. » On est loin de l'image du dilettante gentiment j'm'en foutiste popularisée par les médias. Il répète, sur les antennes des télés, qu'il se considère comme communiste et que cette société ne peut plus durer. « Un paysage affreux se met en place avec des millions de chômeurs démunis, un tiers-monde affamé et des rapports humains dévastés. Cela ne peut finir que par une explosion », explique-t-il...
http://www.pierrevassiliu.com
« DANGEREUX, ces gens-là sont dangereux ». Le titre de l'album de Pierre Vassiliu résume sa colère à l'égard des malades du pouvoir, des marchands d'armes, des médias qui bidouillent, des gouvernants qui leurrent les chômeurs… Il cogne sec, comme ça lui vient, et ajoute à l'adresse de l'auditeur : « C'est bien vous qui les armez, ces gens-là. » On est loin de l'image du dilettante gentiment j'm'en foutiste popularisée par les médias. Il répète, sur les antennes des télés, qu'il se considère comme communiste et que cette société ne peut plus durer. « Un paysage affreux se met en place avec des millions de chômeurs démunis, un tiers-monde affamé et des rapports humains dévastés. Cela ne peut finir que par une explosion », explique-t-il...
http://www.pierrevassiliu.com
Salut l'artiste, merci pour toute ces chansons en particulier celle-ci, même si ce n'est pas la plus connue.
mercredi 13 août 2014
Le Mont Aiguille un texte de René MERLE
Le Mont Aiguille, tel qui nous est apparu lundi dernier, depuis le sentier du balcon Est. |
Si vous avez emprunté l'itinéraire (ouest) Grenoble-Sisteron, vous avez certainement admiré l'impressionnante silhouette de cette dent vertigineuse, placée en avant-garde détachée du Vercors : le Mont Aiguille, dont vous trouverez mille et une présentations sur le Net. Mais le propos de ce billet n'est pas une approche touristique. Je veux seulement faire partager mon sentiment sur un épisode historique qui m'apparaît très éclairant au plan de la sociabilité populaire d'antan, dans ce Trièves dauphinois déjà méridional. Voici comment les premières ascensions du Mont sont présentés par Nicolas Delacroix, dans sa Statistique du département de la Drôme, Borel, Valence, 1835.
« Chorier rapporte qu’Antoine Deville, sieur de Domjulien, capitaine de Montélimar, est le premier qui y soit monté, à l’aide de machines, le 26 juin 1492, pour complaire au roi Charles VIII ; qu’il y fut suivi par une troupe de déterminés qui se servirent d’échelles ; qu’arrivés au haut de la montagne, ils furent surpris d’y trouver une prairie agréable, arrosée d’une belle fontaine, et un troupeau de chamois ; que le hardi capitaine y demeura six jours, y fit planter trois croix, et y fit monter un prêtre pour célébrer la messe. »
Le second prêtre eut moins de chance :
« Ce roc a, du reste, cessé de mériter la dénomination d’inaccessible par deux nouvelles ascensions successives qu’y ont faites, le 16 juin et le 6 juillet 1834, plusieurs jeunes gens des communes environnantes, qui, dans la dernière, ont fait la triangulation de cette sorte de pyramide renversée, dont ils ont mesuré la hauteur et la surface prise au sommet. »
« Seconde ascension sur le Mont-Aiguille.
Les soussignés, Joseph Thiollier, curé de la paroisse de Chichilianne ; Eugène de Rochas, avocat, natif de Gap (Hautes-Alpes) ; Jean Liotard, âgé de 26 ans, habitant du village de Trezannes ; Antoine Liotard, son frère, habitant de la même commune de Trezannes ; Jean-Antoine Cotte, propriétaire, meunier à la Bâtie, commune de Gresse, certifient dans leur âme et conscience que, le 16 juin 1834, s’étant rendus, sur les dix heures du matin, au pied du Mont-Aiguille, dit Inaccessible, situé entre les communes de Chichilianne, de Trezannes et des Portes, canton de Clelles, département de l’Isère, avec des cordes, échelles et marteaux de maçon, à l’effet de se frayer une route à travers les rochers et arriver de cette manière au somment dudit mont ; qu’après avoir tenté inutilement, dans la crevasse principale située du côté du couchant, d’arriver au but désiré, ils se sont dirigés sur un autre point, au nord de ladite montagne.
C’est là que les soussignés, à l’envi et sans le secours d’aucun des instruments précités, ont gravi le rocher jusqu’à une hauteur qui peut être évaluée au quart de l’élévation totale. Les souliers cloutés rendant l’ascension périlleuse, le seul Jean Liotard, d’une force et d’une hardiesse remarquables, s’est déchaussé et à grimpé à travers les rochers, dans une direction oblique et du côté du midi, tantôt descendant, tantôt montant, et suivant un chemin que sa présence d’esprit lui a seule indiqué ; il a, quelque temps après avoir été perdu de vue, apparu à la cime des rochers et non loin du sommet du Mont-Aiguille.
C’est alors que sa voix s’est fait entendre, et qu’elle a porté la joie dans leurs cœurs, en le voyant près d’atteindre la hauteur d’un mont inaccessible depuis l’année 1492 […] Bientôt, en effet, le sommet a été franchi, et le sieur Liotard a parcouru dans tous les sens la plate-forme aux bords de laquelle il paraissait suspendu, tantôt faisant entendre au loin sa voix tonnante, tantôt, pour être mieux aperçu, précipitant avec un horrible fracas des blocs énormes du haut de la montagne. […] D’après les propres expressions de Liotard, il aurait fait le signe de la croix en mettant le pied sur le sommet du Mont-Aiguille, persuadé qu’il ne lui serait pas facile de descendre sans le secours de Dieu […] – Fait et dressé au château de Ruthières, le soir du même jour précité, 16 juin 1834. Signé E. de Rochas, Thiollier, recteur, Jean-Antoine Cotte, Antoine Liotard et Jean Liotard, qui a fait une croix pour sa signature. »
Cette expédition placée sous l'égide du notable et châtelain local, accompagné du curé, expédition à la fois réussie et ratée, avait mis en valeur la vaillance du pieux (et analphabète) jeune Liotard. Il n'en fallait pas plus pour susciter le désir de rééditer et cette fois pleinement réussir l'entreprise que seul le jeune Hercule Liotard avait menée à terme. Mais la nouvelle équipe d'audacieux, bien fournie en jeunes forces viriles et populaires, n'est pas placée sous la houlette du curé, mais sous celle de l'instituteur ! Deux mondes qui rivalisent.
« Troisième ascension sur le Mont-Aiguille » Le 6 juillet 1834, les sieurs Antoine Bouffard, maçon et charpentier ; Victor Imbert, aussi maçon ; Frédéric Laurens, Joseph Laurens, François Maurice, cultivateurs ; Honoré Durant, instituteur primaire dans la commune de Chichilianne ; Antoine Rivel, domestique ; Jean Imbert et Pierre Chancel, tous les deux domiciliés dans la commune de Treschenu (Drôme), partirent à deux heures du matin, pour se rendre, tous les neuf, sur le Mont-Aiguille, à environ 2 kilomètres de la commune de Chichilianne, point du départ. Ils avaient formé le projet d’effectuer la triangulation du sommet, qui était le but de leur voyage, et d’outre-passer, au moyen de cette opération, ce qu’avait fait leur prédécesseur, le sieur Liotard, une quinzaine de jours auparavant. De neuf qu’ils étaient, deux s’arrêtèrent à mi-chemin, et les sept autres (les sieurs Antoine Bouffard, Victor Imbert, Frédéric Laurens, Joseph Laurens, François Maurice, Antoine Rivel et Pierre Chancel), fournirent complètement leur carrière. Parvenus au sommet de la pyramide, ils se mirent à chanter la Marseillaise et à danser un rigaudon. Ensuite ils s’occupèrent de la triangulation : ils trouvèrent 900 mètres de longueur, 140 de largeur, et une hauteur de 280. Toutes leurs opérations géométriques étant achevées, ils firent une partie de boules avec des pierres. Après cette partie, ils descendirent en chantant la Colonne, et rapportant diverses fleurs cueillies sur le sommet qu’ils venaient de quitter. L’un des braves et joyeux voyageurs, le sieur Victor Imbert, arrivé, en descendant, à la moitié du mont, y fit le tour de force nommé vulgairement l’arbre droit [l'équilibre sur les mains], sur une partie de roche taillée par la nature en forme de portail. »
Si, pas plus que le curé, l'instituteur ne parvient au sommet, la fière équipe populaire victorieuse, loin de se placer sous le signe de la croix, entonne l'hymne révolutionnaire et patriotique qui avait accompagné les Trois glorieuses de 1830, ainsi que celui dédié à la colonne en voie d'érection place de la Bastille, en l'honneur des insurgés tombés au combat en Juillet. La couleur politique est clairement annoncée. Or elle s'acompagne de deux traits de sociabilité populaire masculine, ce rigaudon dansé entre hommes et sans doute chanté en "patois", et la partie de boules improvisées. Avec en prime, l'affirmation de force virile et d'audace que signe le geste de Victor Imbert.Signes que la sociabilité traditionnelle n'était pas seulement porteuse d'arriération et de fermeture.
Posté par rmerle à 00:10 - sociabilité populaire et politique - Commentaires [1] - Permalien [#]
http://merlerene.canalblog.commardi 12 août 2014
Le Pas de Berrièves
Lundi matin, avec Lili et Bernard, nous partons de la maison forestière de la Coche en direction du Pas de la Ville. Puis une descente un peu raide en direction de Gresse en Vercors pour prendre le sentier du balcon Est. Nous pique-niquons au sommet des remontées mécaniques. Nous repartons, toujours par le sentier du balcon, avec quelques passage assez exposés, pour arriver sous le Pas de Berrièves, nous trouvons une bonne montée pour franchir le Pas. Nous redescendons vers la Jasse du Play, rejoignons le GR qui nous ramène vers la bergerie de la Chau et retour par l'itinéraire aller.
Une rando assez sportive avec ses 26 km et ses 900 mêtres de dénivelé.
vendredi 8 août 2014
Entretien avec SINE
Le plus anar des révoltés du dessin de presse publie le tome 8 de ses mémoires, où il fait la part belle à la guerre d’Algérie et à ses premiers voyages à Cuba, dans les années 1960. Maurice Siné, alias Siné (dit Bob… pour les intimes), se bat contre la maladie (et la vieillesse) mais il continue de semer sa zone dans Siné Mensuel, malgré les difficultés financières. Né le 31 décembre 1928 à Paris, fils d’un ferronnier anarchiste et d’une épicière, il passe son enfance à Belleville, Ménilmontant et Barbès, quartiers populaires dont il a gardé la gouaille. Il a commencé, début 1999, à rédiger ses mémoires, qui paraissaient à peu près tous les trois mois en hors-série à l’époque de Charlie Hebdo (difficiles à trouver – le N° 7 date de 2003 et avait été repris en album chez Casterman)
Le dernier opus (en date) de ses mémoires , intitulé "Siné, ma vie, mon œuvre, mon cul : tome 8" (82 pages, 8 euros) est édité sous la forme d’un Hors série du magazine Siné mensuel.
Comment allez-vous, après tous ces pépins de santé ?
Siné Je vis au jour le jour. Après les reins et les poumons, ça branlait du manche côté œil gauche. En ce moment, ça va. Je deviens sage… Enfin, presque. Si je casse ma pipe, j’en ai plus rien à fiche. Ça ferait ch… quelques copains et ma femme, mais moi, je m’en tape. Je ne peux plus fumer ou sortir écouter du jazz, mais je picole encore. Je ne danse plus, c’est tout. Je ne voyage plus mais je reste chez moi. La mort de Cavanna m’a peiné. On se voyait peu. J’ai regretté de ne pas être allé le voir plus souvent : on dit toujours ça… Pas facile de vieillir. De Gaulle avait raison sur ce point.
Pourquoi avoir attendu onze ans pour écrire le huitième tome de vos mémoires ?
Siné Je ne sais pas trop. Il y avait des choses que j’hésitais à raconter. Des amis ont cassé leur pipe… et Charlie Hebdo, qui avait édité les sept premiers tomes, m’a viré. Je ne cessais de remettre à plus tard la suite, à procrastiner, quoi. Pourtant, ça marchait bien. Des copains ont insisté pour que je continue, dès que je leur racontais des anecdotes en buvant des coups.
Êtes-vous dans la nostalgie ou c’est pour témoigner, ces mémoires ?
Siné Non, je vous ai dit, c’est parce qu’on me le réclame que je raconte mes aventures. J’ai l’impression que tout était mieux à mon époque ; ça doit être l’âge… J’en ai rencontré des grands, de Genet à Malcolm X. Tout m’emm… maintenant. J’en suis resté au bon vieux jazz. J’ai toujours aimé conjuguer militantisme et rigolade. Du coup, les « vrais » militants ne me prenaient pas au sérieux. J’ai vraiment cru à la révolution cubaine. Avec du rhum, de la salsa, des belles filles et la justice ! C’est plus trop ça aujourd’hui… Enfin, le rhum, les filles et la salsa, oui, mais ça rigole moins dans la vie quotidienne.
Vos relations avec Cuba ont évolué, d’ailleurs…
Siné Oui, bientôt je raconterai qu’en 1970, lors d’un meeting de Gramma, sur le rôle des artistes, en bon anar, j’ai dit qu’il fallait se méfier des chefs. Un artiste, c’est un homme libre… Il doit rester vigilant. J’y suis retourné comme touriste, en 1975, mais en « résidence surveillée ». Ils avaient moyennement apprécié certains de mes dessins sexy.
Vous évoquez longuement la guerre d’Algérie et votre engagement pour son indépendance dans votre album. Le déclencheur de votre premier engagement politique, ce fut la guerre d’Algérie…
Siné Oui, la guerre d’Algérie m’a révolté. La manière dont on traitait ces gens… La guerre d’Algérie n’est pas terminée. Elle n’est toujours pas digérée.
Que pensez-vous de ce qui s’y passe, cinquante ans après ?
Siné Quel gâchis ! Je me suis engagé quatre ans pour ce peuple. Je suis allé souvent là-bas et suis longtemps resté en contact avec ce pays. Je me souviens de la disparition de Maurice Audin, puis du massacre du 17 octobre 1961. J’ai bien connu Henri Alleg. Je raconte comment j’ai apporté à Fidel Castro une lettre de Ben Bella… puis comment j’ai viré un de ses neveux de chez moi parce qu’il avait eu la main baladeuse avec ma femme (rires) ! C’est quand même incroyable que cette marionnette de Bouteflika soit manipulée comme ça et par qui ? Puisqu’on dit que ce ne sont même plus les militaires… J’ai connu une Algérie passionnante, avec des types comme à Cuba, à la fois joyeux et combatifs. Ce pays est devenu déprimant. On a l’impression qu’ils n’ont rien foutu depuis leur indépendance. Ils ne vivent qu’avec le pétrole mais n’ont créé aucune industrie : c’est ahurissant.
Vous racontez de belles anecdotes sur Malcolm X dans votre livre.
Siné Oui, notamment qu’il m’avait confié avoir commencé par militer avec Nation of Islam, créé par Elijah Muhammad – avant de se faire descendre par des sbires de Farrakhan, gourou du boxeur Mohamed Ali – pour fédérer le peuple noir. Mais qu’il avait l’intention de« marxiser » son engagement, notamment avec les Black Panthers, ce juste avant de se faire assassiner. Je ne me suis toujours pas remis de sa disparition. Nous venions de nous lier d’amitié. Il était fasciné par ma collection de disques de jazz : moi, le petit Blanc ! Ce type était passionnant.
Vous évoquez cet épisode loufoque, à Cuba, lorsque Fidel passe par la fenêtre de votre hôtel de La Havane pour vous écouter sur l’Algérie de Ben Bella. Et comme le contact s’est bien passé, des membres des services secrets cubains vous demandent de vérifier si un touriste français, de passage, ne travaille pas pour la CIA…
Siné (rires) J’ai hésité à raconter cette histoire, parce que le type est encore vivant. Le plus marrant, c’est que lorsque j’ai demandé aux Cubains pourquoi moi ? ils m’ont dit : parce que tu déconnes. Tu bois des mojitos, tu fais la fête, tu danses et dragues des filles… Alors que lui, il est trop sérieux (rires) ! C’était le contraire des critères habituels.
Après toutes ces années d’engagement, de l’Express des débuts à Révolution , avec Jacques Vergès, et Siné Massacre, dans les années 1960, puis Charlie Hebdo, dans les années 1970-1980, vous devez avoir l’impression d’assister à un retour en arrière…
Siné Oui, ça va de mal en pis. J’ai du mal à comprendre ce que les gens ont dans le crâne. Ce sont des prolos ou des chômeurs qui votent FN… On vit le crépuscule du socialisme ! Ils ne savent même plus que ce mot existe au PS, on dirait. Je reste proche des cocos et du Front de gauche. Je regrette qu’on ne s’allie pas tous : des anars aux troskos, la vraie gauche, quoi. Au lieu de quoi, ils se tirent dans les pattes. Ça ne donne pas envie de militer. Il faudrait faire la grève générale, qu’on bloque tout, comme en mai 68 ! Il y a de quoi descendre dans la rue en ce moment. J’espère que ça va se radicaliser, mais les gens ont peur de perdre leur boulot. Il faut faire céder l’État. Non, je ne me résignerai jamais, mais parfois, les bras m’en tombent quand je vois ce qui se passe.
Vous avez voté aux européennes ?
Siné J’ai voté pour contrer le FN. Je n’aime pas cette Europe du fric mais c’est pas pire que le nationalisme et le communautarisme. Il y a des députés européens qui essaient de bouger les choses.
Qu’allez-vous raconter dans le tome 9 ?
Siné J’y travaille en ce moment. Il s’agit du milieu des années soixante. Avec Cuba, encore… Et la Chine qui me vire ! Ils ont cru que je me foutais de Mao parce que je dessinais des chats dans ma correspondance… Pas de ma faute si ça veut dire Mao ! Ils ne savaient pas que les chats étaient ma marque de fabrique.
Propos recueillis par Guillaume Chérel
Comment allez-vous, après tous ces pépins de santé ?
Siné Je vis au jour le jour. Après les reins et les poumons, ça branlait du manche côté œil gauche. En ce moment, ça va. Je deviens sage… Enfin, presque. Si je casse ma pipe, j’en ai plus rien à fiche. Ça ferait ch… quelques copains et ma femme, mais moi, je m’en tape. Je ne peux plus fumer ou sortir écouter du jazz, mais je picole encore. Je ne danse plus, c’est tout. Je ne voyage plus mais je reste chez moi. La mort de Cavanna m’a peiné. On se voyait peu. J’ai regretté de ne pas être allé le voir plus souvent : on dit toujours ça… Pas facile de vieillir. De Gaulle avait raison sur ce point.
Pourquoi avoir attendu onze ans pour écrire le huitième tome de vos mémoires ?
Siné Je ne sais pas trop. Il y avait des choses que j’hésitais à raconter. Des amis ont cassé leur pipe… et Charlie Hebdo, qui avait édité les sept premiers tomes, m’a viré. Je ne cessais de remettre à plus tard la suite, à procrastiner, quoi. Pourtant, ça marchait bien. Des copains ont insisté pour que je continue, dès que je leur racontais des anecdotes en buvant des coups.
Êtes-vous dans la nostalgie ou c’est pour témoigner, ces mémoires ?
Siné Non, je vous ai dit, c’est parce qu’on me le réclame que je raconte mes aventures. J’ai l’impression que tout était mieux à mon époque ; ça doit être l’âge… J’en ai rencontré des grands, de Genet à Malcolm X. Tout m’emm… maintenant. J’en suis resté au bon vieux jazz. J’ai toujours aimé conjuguer militantisme et rigolade. Du coup, les « vrais » militants ne me prenaient pas au sérieux. J’ai vraiment cru à la révolution cubaine. Avec du rhum, de la salsa, des belles filles et la justice ! C’est plus trop ça aujourd’hui… Enfin, le rhum, les filles et la salsa, oui, mais ça rigole moins dans la vie quotidienne.
Vos relations avec Cuba ont évolué, d’ailleurs…
Siné Oui, bientôt je raconterai qu’en 1970, lors d’un meeting de Gramma, sur le rôle des artistes, en bon anar, j’ai dit qu’il fallait se méfier des chefs. Un artiste, c’est un homme libre… Il doit rester vigilant. J’y suis retourné comme touriste, en 1975, mais en « résidence surveillée ». Ils avaient moyennement apprécié certains de mes dessins sexy.
Vous évoquez longuement la guerre d’Algérie et votre engagement pour son indépendance dans votre album. Le déclencheur de votre premier engagement politique, ce fut la guerre d’Algérie…
Siné Oui, la guerre d’Algérie m’a révolté. La manière dont on traitait ces gens… La guerre d’Algérie n’est pas terminée. Elle n’est toujours pas digérée.
Que pensez-vous de ce qui s’y passe, cinquante ans après ?
Siné Quel gâchis ! Je me suis engagé quatre ans pour ce peuple. Je suis allé souvent là-bas et suis longtemps resté en contact avec ce pays. Je me souviens de la disparition de Maurice Audin, puis du massacre du 17 octobre 1961. J’ai bien connu Henri Alleg. Je raconte comment j’ai apporté à Fidel Castro une lettre de Ben Bella… puis comment j’ai viré un de ses neveux de chez moi parce qu’il avait eu la main baladeuse avec ma femme (rires) ! C’est quand même incroyable que cette marionnette de Bouteflika soit manipulée comme ça et par qui ? Puisqu’on dit que ce ne sont même plus les militaires… J’ai connu une Algérie passionnante, avec des types comme à Cuba, à la fois joyeux et combatifs. Ce pays est devenu déprimant. On a l’impression qu’ils n’ont rien foutu depuis leur indépendance. Ils ne vivent qu’avec le pétrole mais n’ont créé aucune industrie : c’est ahurissant.
Vous racontez de belles anecdotes sur Malcolm X dans votre livre.
Siné Oui, notamment qu’il m’avait confié avoir commencé par militer avec Nation of Islam, créé par Elijah Muhammad – avant de se faire descendre par des sbires de Farrakhan, gourou du boxeur Mohamed Ali – pour fédérer le peuple noir. Mais qu’il avait l’intention de« marxiser » son engagement, notamment avec les Black Panthers, ce juste avant de se faire assassiner. Je ne me suis toujours pas remis de sa disparition. Nous venions de nous lier d’amitié. Il était fasciné par ma collection de disques de jazz : moi, le petit Blanc ! Ce type était passionnant.
Vous évoquez cet épisode loufoque, à Cuba, lorsque Fidel passe par la fenêtre de votre hôtel de La Havane pour vous écouter sur l’Algérie de Ben Bella. Et comme le contact s’est bien passé, des membres des services secrets cubains vous demandent de vérifier si un touriste français, de passage, ne travaille pas pour la CIA…
Siné (rires) J’ai hésité à raconter cette histoire, parce que le type est encore vivant. Le plus marrant, c’est que lorsque j’ai demandé aux Cubains pourquoi moi ? ils m’ont dit : parce que tu déconnes. Tu bois des mojitos, tu fais la fête, tu danses et dragues des filles… Alors que lui, il est trop sérieux (rires) ! C’était le contraire des critères habituels.
Après toutes ces années d’engagement, de l’Express des débuts à Révolution , avec Jacques Vergès, et Siné Massacre, dans les années 1960, puis Charlie Hebdo, dans les années 1970-1980, vous devez avoir l’impression d’assister à un retour en arrière…
Siné Oui, ça va de mal en pis. J’ai du mal à comprendre ce que les gens ont dans le crâne. Ce sont des prolos ou des chômeurs qui votent FN… On vit le crépuscule du socialisme ! Ils ne savent même plus que ce mot existe au PS, on dirait. Je reste proche des cocos et du Front de gauche. Je regrette qu’on ne s’allie pas tous : des anars aux troskos, la vraie gauche, quoi. Au lieu de quoi, ils se tirent dans les pattes. Ça ne donne pas envie de militer. Il faudrait faire la grève générale, qu’on bloque tout, comme en mai 68 ! Il y a de quoi descendre dans la rue en ce moment. J’espère que ça va se radicaliser, mais les gens ont peur de perdre leur boulot. Il faut faire céder l’État. Non, je ne me résignerai jamais, mais parfois, les bras m’en tombent quand je vois ce qui se passe.
Vous avez voté aux européennes ?
Siné J’ai voté pour contrer le FN. Je n’aime pas cette Europe du fric mais c’est pas pire que le nationalisme et le communautarisme. Il y a des députés européens qui essaient de bouger les choses.
Qu’allez-vous raconter dans le tome 9 ?
Siné J’y travaille en ce moment. Il s’agit du milieu des années soixante. Avec Cuba, encore… Et la Chine qui me vire ! Ils ont cru que je me foutais de Mao parce que je dessinais des chats dans ma correspondance… Pas de ma faute si ça veut dire Mao ! Ils ne savaient pas que les chats étaient ma marque de fabrique.
Propos recueillis par Guillaume Chérel
mercredi 6 août 2014
Arnaque
Je ne sais pas pour vous, mais nous, nous sommes inondé de propositions pour une assurance "fuite d'eau" proposée par VEOLIA.
Voici la position de la CLCV :
Voici la position de la CLCV :
Les contrats d’assurance « fuite d’eau » sur la sellette
La CLCV a analysé les contrats proposés et assigné en justice les sociétés qui les proposent et leurs partenaires distributeurs.
Téléphone, voyages, neige ou soleil pendant les vacances, réputation sur Internet… aujourd’hui, il est possible de s’assurer pour à peu près tout. Et nous sommes constamment sollicités pour souscrire des assurances au-delà des secteurs classiques que sont l’habitation, la voiture ou la santé.
Or, on l’ignore souvent, les contrats proposés regorgent d’exclusions en tous genres qui sont, la plupart du temps, passées sous silence au moment de la vente par manque de formation ou de professionnalisme. Le vendeur se contente d’effrayer le client qui souscrit un contrat dont il ignore les détails.
Assurance de niche
Les assurances fuite d’eau sont une bonne illustration de la prolifération de ces assurances de niche, curieusement appelées « assurances affinitaires » par les professionnels.
Une fuite d’eau qu’on n’aura pas été en mesure de détecter rapidement, sur une canalisation enterrée ou inaccessible, pourra donc être la cause d’une surconsommation importante.
Dans ce contexte, des compagnies d’assurance proposent depuis quelques années des contrats d’assurance « fuite d’eau » destinés à garantir le consommateur face à ces situations.
Précision : les contrats d’assurance fuite d’eau concernent uniquement les fuites d’eau après compteur, celles avant compteur étant de la responsabilité du fournisseur d’eau. Ces assurances ne concernent pas non plus les dommages causés à vos biens par une fuite, le dégât des eaux étant couvert par l’assurance multirisque habitation.
Un intérêt limité
Alertés par des consommateurs qui se voient proposer ces assurances avec insistance, nous avons examiné les principaux contrats. Nous avons voulu vérifier l’utilité des garanties proposées au regard des dispositions légales existantes et des autres assurances déjà détenues.
Les 3 garanties qui sont en majorité prévues par une assurance « fuite d’eau » sont les suivantes :
- Le remboursement de la surconsommation d’eau suite à une fuite sur canalisation : depuis juillet 2013, la loi Warsmann protège l’usager sur présentation d’une attestation du plombier intervenu. Sa facturation est alors limitée au double de sa consommation de référence. Lorsque la loi s’applique, le remboursement de l’assurance « fuite d’eau » est donc très limité.
- Les frais de recherche de fuite : si les contrats étudiés prennent en charge le démontage nécessaire à cette recherche de fuite, ils ne couvrent pas les frais de remise en état. Par ailleurs, de plus en plus de contrats multirisques habitation prévoient déjà les frais de recherche de fuite et indemnisent à la fois le démontage et le remontage.
- L’intervention d’un plombier : si la garantie semble séduisante, les conditions d’intervention du plombier sont très restrictives et des fuites très courantes sont exclues, comme celles des joints des robinets et des appareils sanitaires.
En dehors de quelques cas particuliers (des gros consommateurs avec une canalisation enterrée, une résidence secondaire,) l’intérêt de souscrire aux contrats assurance fuite d’eau semble donc tout à fait limité.
Des clauses abusives voire illicites
En outre, à la lecture des offres de Doméo (assurances proposées par Veolia) et des offres d’Aquazen et SPB (assurances proposées par la Lyonnaise des eaux), nous avons relevé des clauses potentiellement abusives voire illicites.
Parmi les plus emblématiques, nous avons repéré des exclusions en contradiction avec le dispositif légal : une facture d’eau anormalement élevée ne permet pas de déclencher l’intervention du plombier dans le cadre de l’assurance. Or, c’est précisément dans le cadre d’une augmentation anormale de sa consommation que le consommateur doit faire réparer la fuite par un plombier afin de bénéficier de la limitation légale de sa facture d’eau.
Autre constat : les réparations effectuées par un plombier dans le cadre de l’assurance « fuite d’eau » sont garanties 1 an alors que le délai de prescription en matière d’assurance est de 2 ans.
Enfin, nous avons relevé des conditions de mises en œuvre des garanties restrictives et peu vérifiables comme, par exemple, l’exigence d’une habitation et d’une installation correctement entretenues ou l’exclusion d’un dommage causé par la négligence et le mauvais entretien.
Pour ces raisons, la CLCV a assigné en justice le 16 juin 2014 Lyonnaise des eaux et les courtiers Aquazen et SPB, ainsi que Doméo et Veolia eau - Compagnie générale des eaux au titre des clauses abusives et illicites.
Des contrats parfois imposés
La commercialisation de ces contrats assurance fuite d’eau peut parfois s’avérer litigieuse. Il nous a, par exemple, été signalé le cas de Nicolas C., qui réclamait la résiliation d’une assurance fuite d’eau à laquelle il n’avait jamais souscrit.
Des forums Internet confirment que la pratique semble répandue : des consommateurs s’aperçoivent ainsi d’un prélèvement mensuel de quelques euros correspondant à une assurance « fuite d’eau » qu’ils contestent avoir souscrite.
Il n’est pas inutile de rappeler que la souscription d’un contrat nécessite le consentement des deux parties …
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