Salvador de Bahia. Quelque part dans ses
bidonvilles, une poignée d’hommes et de femmes aiment, se révoltent, prient des
dieux étranges, moitié chrétiens moitié païens, font le commerce des femmes.
Ils se connaissent depuis leur enfance : le caporal Martim et ses cohortes de
maîtresses, l’Ygrec, Tiberia la tenancière et son mari, fabricant de cierges
pour la paroisse, la crinière blanche du Coq Fou. Le lien qui les unit est plus
fort que tout, le mariage, la pauvreté, les promoteurs en quête de terrains bon
marché, et se renoue chaque soir autour d’une bouteille de cachaça. Dans ce
monde qui nous rappelle les univers magiques de Gabriel Garcia Marquez, le
malheur n’est que de passage. C’est qu’il en faut peu, au fond, pour vivre dans
l’honneur : quelques planches de bois, le respect des anciens, la crainte des
dieux. Alors, notre monde peut bien s’agiter. Les politiciens peuvent bien
s’emparer pour quelques semaines de la vie étrange et si douce de ce quartier.
Seuls sont éternels les héros indélogeables de ces ruelles baignées de
poussière et de soleil, qui nous feraient oublier, à nous autres drogués du
confort, que la misère nous est tellement insupportable.
FXS
Un truculent roman de Jorge AMADO, avec des personnages hauts en couleurs.
Le Vieux Rouge
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