Hu ! Ha ! Chavez no se va !
L’empire fait la gueule ce matin.
Quoi ? Il ne suffit plus de mentir ?
Chavez, la mine resplendissante, rien de tel qu’un petit cancer pour vous
remettre sur pied, a remporté pour la troisième fois les élections Vénézuéliennes.
Au pouvoir depuis 14 ans, il va remettre ça pour encore six ans. Les résultats
sont clairs.
Une participation de 80%, mazette ! 54,42 % des voix devant
Henrique Capriles 44,97%.( Sur 90% des bulletins)
Quelle merveilleuse nouvelle pour cette Amérique du Sud qui échappe encore
aux griffes de l’Amérique du nord, l’Amérique des Morts, celle qui sacrifie son
peuple aux folies assassines d’une classe qui prospère dans le pétrole,
les armes, les banques, vols de vautours sur la planète entière.
Il paraît que Chavez est un « dictateur » . Vraiment pas
« fut-fut » pour un dictateur ! 54, 42 % des votants !
En Afrique ils font du 90% sans problème !
Ah ! Les ennemis de Chavez !
Il faudrait que notre Hollandalo lui demande comment il fait pour avoir régulièrement
entre 61% et 69% d’opinions favorables !
Le succès de Chavez, une révolution en construction, c’est son pays décrété
« territoire libre d’analphabétisme » par l’Unesco en 2005, c’est
près de 60 000 nouveaux établissements, 55 000 enseignants incorporés cette
année, 75 000 bibliothèques, un accès gratuit à la santé avec la
coopération de Cuba, la création de dispensaires et de médecins dans les
banlieues et le secteur rural, la production nationale de médicaments
génériques gratuits, 178 000 Vénézuéliens pauvres récupérant la vue
grâce à la mission « Miracle », le traitement du Sida gratuit, 4
millions de personnes engagées dans le sport, la reconnaissance des peuples
indigènes, la distribution de terres aux paysans, 3 millions d’hectares distribués,
des pensions de vieillesse à plus de 20 000 agriculteurs et pêcheurs qui
ont atteint l’âge de la retraite sans avoir cotisé, la nationalisation des
secteurs de l’économie qui, adossée à la hausse des prix du pétrole, ont généré
d’importants revenus dont bénéficie la majorité de la population.
Une véritable révolution sociale avec un bilan spectaculaire qui se
consolide tous les ans.
Telle est la différence entre le socialisme et le libéralisme.
Eternelle lutte des classes. D’un côté on aide le peuple, de l’autre on lui
dit : « Démerde-toi et si tu n’y arrives pas, c’est que tu es un
looser. Crève. Et tais-toi. » La loi des vainqueurs.
Aujourd’hui la loi des vainqueurs au Vénézuela, c’est la loi des pauvres.
Que c’est bon ! Comme on est heureux pour eux !
Et aucune CIA , aucun article bidonné, aucune propagande du
« Monde » qui, ce matin, glisse un petit article « Chavez
ira-t-il au bout de son mandat », n’y peut rien. Le peuple a parlé !
Quelle merveille victoire aussi pour cette Amérique du Sud qui écharpée par
des coups d’Etat , des interventions armées et secrètes, un désordre agité par
les cartels de la drogue, une corruption endémique, une violence qui paraît ne
jamais vouloir cesser, crée les moyens de son union et de sa victoire.
Comme nous sommes gris et frileux à côté d’eux ! Comme brille le
Mercosur , cinquième puissance mondiale des Caraïbes à la Patagonie ! Comme
croît et embellit, échappé au laboratoire de l’expérimentation du
néo-libéralisme avec son putassier FMI, tellement bien décrit par John Perkins
dans ses « Mémoires d’un assassin économique », une Amérique Latine
qui devient le laboratoire de la contestation.
C’est sans doute pour cela que le Front de Gauche avait organisé hier soir
une soirée électorale. Les amis de l’Usine, qui est le QG du
parti, avaient invité la gauche libero et avaient préparé une super
ambiance de fête, guitares, chansons, tortillas, mojitos et autres délices
locaux.
Pour Mélenchon qui prenait la parole après Corbières et Delapierre, cette
élection revêtait une importance immense. Il rappela la venue au
pouvoir de Chavez. En ces temps-là, un libéralisme pur et dur régnait sur
le pays, le peuple était assommé, comme nous le sommes un peu nous-mêmes, mais
un jour, le pouvoir augmenta le prix des billets de bus. Et tout partit de là.
Une révolte du peuple, l’envoi de l’armée. 3000 morts. Et Chavez élu.
Or ce qui est arrivé là-bas, arrivera inéluctablement ici .
Avec le TSCG nous sommes engagés dans une voie « austéritaire »
qui un jour, sur une augmentation qui sera jugée insupportable, conduira à des
révoltes dont la violence est inévitable. Les libéraux veulent pousser le
peuple à la lutte pour le mater, pour l’effrayer. Mais dans ce genre de combat
,on ne sait jamais ce qu’il advient. Au Vénézuela, la victoire du peuple est
née de cette folie.
C’était un plaisir, hier soir, d’entendre Mélenchon jouer au professeur
d’histoire, parler, tout simplement de ses émotions d’homme quand il voit cette
foule de pauvres gens sauvés de l’indignité. « Oui, je pleure, je le
dis ». Au dix-huitième siècle, qui ne sortait pas du théâtre en larmes
était un moins que rien. A présent un homme ne pleure pas. Est-ce pour cela
qu’il est moins heureux ?
Il parlait aussi des « socialistes », ses ex-copains qu’il a
tant connus et qui ne connaissent strictement rien à l’Amérique du Sud. De
Hollande, si grand politique, allant soutenir l’ennemi de Lula, de Moscovici
lui aussi égaré dans des préférences stupides.
Je suis très amusée quand j’entends dire que Mélenchon est en fait
« plus lié qu’on ne le croit au PS. » Il a vécu dans leur groupe
assez longtemps pour les connaître et, ne pouvant les réformer, les a quittés
en devenant ce qu’on appelle un homme d’honneur.
Mais un homme d’honneur qui prend fait et cause pour le peuple et contre le
sacro-saint libéralisme, il faut le cisailler, l’attaquer de toutes les façons.
Comme le fait cette presse propagandiste qui bourre le mou de lecteurs
ignorants.
Hier, un des grands sujets était l’arrestation de cet islamiste (pardon
« salafiste » est le mot à la mode !) , ce salafiste , donc, qui
a lancé une grenade dans une épicerie juive. En plein vote du TSCG. Comme
l’affaire Merah en plein vote des présidentielles. Comme l’assassinat de
l’ambassadeur américain à Benghazi, en pleine élection américaine. Vous pensez
bien que je ne vais pas dire que c’est voulu ! Dieu m’en garde ! Mais
quels hasards qui tombent bien pour dire : « Votez pour ceux qui
vous défendent contre les méchants ! Ayez peur, braves gens, mais
nous sommes là ! »
Pendant ce temps le Nouvel Obs produit un superbe portrait titré :
« Valls vice-président de la république. »
Arrêtez de prendre vos désirs pour des réalités les gars…
La France
est encore bien endormie, mais cette histoire de TSCG, ces collectivités
territoriales qui viennent, enfin, de découvrir, atterrées, ce que sera pour
eux ce nouveau temps, voilà qui, peut-être va nuire à vos projets.
Quand allez-vous augmenter le prix des billets de tram ?
Mais, ce matin, soyons à la joie de tout un peuple.
Hu ! Ha ! Chavez no se va !!!!!
Chavez, président de la république du Venezuela !
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