Depuis mes débuts, en 1952, j’ai toujours conchié, dans mes dessins, le nationalisme et le chauvinisme.
Que ce soit le God Save the Queen, le Star-Spangled Banner, la Brabançonne, le Canto degli Italiani, le Lied des Deutschen, la Marcha Real ou le Yiyòngjùn Jinxingqù, tous ces hymnes sont profondément cocardiers et ressassent de vieilles rancœurs contribuant ainsi à nous diviser arbitrairement !
Tous les pays du monde, 156 pour les seuls membres des Nations unies, clament le leur en ignorant celui des autres.
Une gabegie de conneries !
Il est tout à fait normal d’être traumatisé par les carnages inouïs auxquels on vient d’assister, impuissants et terrorisés et de vouloir extérioriser sa colère et son dégoût, mais ce n’est pas une raison, à mon avis, pour entonner la Marseillaise à tue-tête et à tout bout de champ en brandissant, de surcroît, le drapeau tricolore français sans même probablement savoir que le blanc du milieu est un hommage à la monarchie.
Est-ce que les braves gens qui braillent ces jours-ci un peu partout, en France et ailleurs, cette scie patriotique savent qu’elle est le chant de prédilection des parachutistes français qui la beuglaient pour fêter leurs crimes de guerre en Indochine et en Algérie et des tueurs français de l’OAS qui la hurlaient en dessoudant, à coups d’armes automatiques eux aussi, les militants algériens et les Français qui les aidaient.
Si tous les gens de bonne volonté, dans le monde entier entonnaient en chœur, l’hymne humaniste d’Eugène Pottier, l’Internationale, plutôt que celui, sanguinaire et revanchard, de Rouget de Lisle, nos lendemains finiraient peut-être par chanter moins faux !
Banzaï !
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