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jeudi 29 octobre 2015

SINE : L'intifada des couteaux


Les médias en parlent beaucoup moins que de l’accident d’autocar ayant emplafonné un camion de bois à Puisseguin dans lequel 43 retraités ont été calcinés, de la fusillade entre bandes de dealers, dans le quartier nord de Marseille, provoquant la mort de trois fils de pute, de la grève des avocats qui s’estiment presque aussi maltraités que leurs clients, des matches de foot, des cours de la bourse, de la météo ou des résultats de la loterie.

Pourtant, cette troisième “intifada“ (verbe réflexif signifiant, en arabe, une “reprise en main de son destin“ et non un “soulèvement“ ou une “révolte“) est dix fois, cent fois, mille fois plus bouleversante et autrement plus inquiétante que les autres sujets dont on nous rabat les esgourdes, comme à des demeurés, à longueur de temps.
Pour en arriver à prendre un couteau et à poignarder quelqu’un qu’on ne connaît pas personnellement, tout en étant sûr d’être abattu comme un chien, à coup de flingue, dans les secondes qui suivent, faut vraiment ne plus pouvoir supporter de vivre dans les conditions inhumaines qu’on vous impose quotidiennement ni vouloir continuer à subir la vie entière une répression barbare.
La caractéristique de cette nouvelle poussée de fièvre chez les jeunes Palestiniens qui n’ont connu, depuis leur enfance, que la misère et le désespoir, est qu’elle n’obéit plus à des motifs religieux ni politiques comme les deux précédentes.
C’est seulement devenu un déchirant cri de colère, un hurlement sans fin, comme le brame que poussent les cerfs aux abois, exténués et acculés par les salauds de chasseurs à courre sans pitié.
Netanyahou sonne fièrement l’hallali pendant que les chiens de Tsahal attendent la curée en reniflant le sang qui va couler .
Hélas, de simples couteaux n’ont jamais eu le dessus contre des flingues et il y a bien peu d’espoir pour que ces jeunes puissent, un jour, avoir un quelconque avenir dans leur pays saccagé et confisqué.
En tout cas, je le dis clairement ici, au risque de choquer des pacifistes bêlants et des droit-de-l’hommistes de mes deux : moi, à 15 ans, à Gaza, j’aurais soigneusement affuté mon Laguiole et mon Opinel plutôt que de crever, de toute façon, comme un rat dans un ruisseau de Jérusalem.
Banzaï !





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