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samedi 1 février 2014

Note de lecture : "La théorie du panda" de Pascal Garnier




Gabriel vit « par hasard, comme tout le monde ». Parce que la vie, c'est comme ça. Il dit : « ne rien tenir, ne rien retenir. Etre à prendre ou à laisser. C'est égal ». Gabriel est un survivant d'on ne sait quelle douleur. Il a enterré son passé : « Il se sentait exclu, sans comprendre pourquoi, de toute cette pureté, de toute cette innocence, comme s'il avait commis un crime dont il ne se souvenait plus. » On ne sait pas non plus d'où il vient. Il traverse les paysages, le temps, comme un somnambule, échoue dans une bourgade de Bretagne, déniche une chambre... Gabriel, le faux impassible, se lie avec les gens du coin - la réceptionniste du petit hôtel, le patron d'un bar, un couple au bout du rouleau, tous gens de rien, avec des peines grosses comme un dimanche sans fin, des rires aussi, parfois. Il n'est pas causant, Gabriel. Pour ses compagnons d'infortune, il cui­sine. C'est sa façon de parler, de donner, d'être là. Les jours passent...

Pascal Garnier plonge son personnage dans un anonymat réconfortant puis, par petites touches, dévoile les secrets qui le rongent. Il lui invente des moments de douceur, de terreur, de ces réminiscences du bonheur qui font mal - un jouet, un geste, un brin de soleil. Il avance dans sa narration comme un félin, sans bruit ni fracas, avec grâce. Plus dure sera la chute, plus imprévisible le désespoir. Pascal Garnier habille de noir ses romans, et leur donne une beauté fulgurante. SaThéorie du panda (rien qu'une peluche lourde d'absurdité) catapulte les sens, obsède, et dérange.

TELERAMA

Un très bon polar d'un auteur que je viens de découvrir

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